Décisions
L’entreprise et les salariés
Revue de récentes décisions de la Cour de cassation en matière de droit du travail.
Licenciements
Harcèlement
Dès
lors qu’il ressortait de ses constatations que le salarié, dont la
mauvaise foi n’était pas alléguée, avait été licencié pour
avoir relaté des faits de harcèlement auprès de la société avec
laquelle son employeur avait un contrat de location-gérance, la cour
d’appel ne pouvait pas le débouter de ses demandes pour
licenciement sans cause réelle et sérieuse et exécution déloyale
du contrat de travail (Cass. Soc., 19 octobre 2022, pourvoi n°
21-19449).
Indemnités de chômage
Le
remboursement par l’employeur des indemnités de chômage à Pôle
emploi ne peut être ordonné par le juge que dans les cas de nullité
du licenciement visés à l’article
L 1235-4 du Code du travail (Cass. Soc., 19 octobre
2022, pourvoi n° 21-15533).
Motif
Ne
donne pas de base légale à sa décision, la cour d'appel qui
déclare nul le licenciement au motif que celui-ci est lié à l'état
de santé du salarié, sans rechercher si la cessation d'activité de
l'entreprise, invoquée à l'appui du licenciement, n’en constitue
pas la véritable cause (Cass soc., 26 octobre 2022, pourvoi n°
20-17501).
Procédure
Les
dispositions de l'article L. 1235-2-1 du Code du travail offrent à
l'employeur un moyen de défense au fond sur le montant de
l'indemnité à laquelle il peut être condamné, devant être soumis
au débat contradictoire. Ce n'est que lorsque l'employeur le lui
demande que le juge examine si les autres motifs de licenciement
invoqués sont fondés et peut, le cas échéant, en tenir compte
pour fixer le montant de l'indemnité versée au salarié qui n'est
pas réintégré, dans le respect du plancher de six mois prévu par
l'article L. 1235-3-1 du même code (Cass soc., 19 octobre 2022,
pourvoi n° 21-15533).
Autres
décisions
Contrat de travail : aide à domicile
Les associations et entreprises
d’aide à domicile peuvent, même lorsqu’elles ne relèvent
pas d’un accord collectif autorisant la répartition des horaires
de travail sur une période supérieure à la semaine et au
plus égale à l’année, ne pas mentionner dans un contrat de
travail à temps partiel la répartition de la durée du
travail entre les jours de la semaine ou les semaines du mois, dès
lors que le contrat indique la durée hebdomadaire ou, le cas
échéant, mensuelle de travail (Cass soc., 26 octobre
2022, pourvoi no 20-23209).
Recours : prud’hommes
En
matière prud'homale, la procédure étant orale, le requérant est
recevable à formuler contradictoirement des demandes additionnelles
qui se rattachent aux prétentions originaires, devant le juge, lors
des débats, ou dans ses dernières conclusions écrites réitérées
verbalement à l'audience, lorsqu'il est assisté ou représenté par
un avocat. Ayant constaté que des demandes additionnelles, dont le
lien avec les prétentions formulées dans la requête initiale
n'était pas contesté, figuraient dans les chefs de demande
récapitulés dans le dispositif des dernières conclusions du
salarié, soutenues oralement et déposées lors de l'audience devant
le conseil de prud'hommes, une cour d'appel en a exactement déduit
qu'elles étaient recevables (Cass soc., 19 octobre 2022, pourvoi n°
21-13060).
Lorsque
le médecin du travail, qui a précédemment proposé, dans
l’attente d’examens médicaux complémentaires, une mesure
individuelle d’aménagement de poste, revient sur cette
proposition après réalisation de ces examens, cette décision
est susceptible de contestation devant le conseil de
prud’hommes, selon la procédure accélérée au fond prévue à
l’article L 4624-7 du Code du travail (Cass soc., 26
octobre 2022, pourvoi no 21-17484).