Prospectives
L’entreprise à impact, la norme de demain ?
RSE (Responsabilité sociétale de l’entreprise), critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) en passant par la quête de sens, tous ces termes résonnent aujourd’hui chez la grande majorité des porteurs de projets mais pas seulement. Les entreprises déjà installées s’emparent de ces préoccupations. Le modèle d’entreprise à impact (positif) semble faire son chemin. Mais c’est quoi une entreprise à impact ?
Impact social. Impact écologique. Partage du pouvoir et partage de la valeur ! Les quatre piliers de l’entreprise à impact mis en avant par le Mouvement Impact France. L’approche entrepreneuriale de ce regroupement d’entreprises (de toutes tailles et de tous secteurs d’activité) apparaît aujourd’hui, presque, comme une évidence. «L’urgence sociale et écologique nous appelle à changer de modèle pour répondre aux besoins de toutes et tous, pour faire mieux avec moins. Entrepreneurs, nous pensons que le succès de la transition écologique et sociale repose sur un nouveau type d’entreprises qui se développent, en préservant le capital écologique et social de l’humanité. Notre mouvement a réuni depuis dix ans une communauté de pionniers, qui ont démontré qu’un autre modèle est possible et que des entreprises pouvaient grandir en respectant ces quatre piliers», assure ce collectif. Son credo fait référence aujourd’hui chez bon nombre de porteurs de projets. La RSE (Responsabilité sociale des entreprises), le respect des critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) sont une chose mais la notion d’entreprise à impact va plus loin. «Les entreprises doivent entendre l’appel de la jeunesse pour un changement immédiat. Elles doivent prendre leurs responsabilités pour assurer leur avenir et celui de la planète. La capacité à attirer les jeunes talents, à renouer avec la confiance des consommateurs, à investir de nouveaux marchés, dépendra de cela. Notre mouvement porte en ce sens un double projet entrepreneurial et politique, qu’il entend inscrire dans une perspective européenne et internationale pour contribuer à une société plus juste, plus solidaire et plus durable.»
Autre forme de l’économie
Une belle théorie pour certains mais qui aujourd’hui est plus qu’en marche, non pas forcée, mais choisie et nécessaire, voire vitale. La notion d’impact est définie «comme une direction plus qu’un point d’arrivée.» L’impact social se traduit «par une revendication d’un rôle sociétal dans le cœur de métier de l’entreprise, en interne vis-à-vis des salariés et en externe avec des services et des produits inclusifs.» L’impact écologique impose «de s’engager dans une véritable transition en matière d’éco-consommation.» Le partage du pouvoir au sein de l’entreprise nécessite «une transparence décisionnelle, une gouvernance éthique, une parité de genre et l’intégration de l’entreprise dans son écosystème territorial.» Le partage de la valeur nécessite la mise en œuvre «d’une stratégie financière éthique et des modes de gestion équitables et transparents (transparence des écarts de rémunération, échelle de rémunération proportionnée, partage de la valeur avec les fournisseurs et les salariés).» Le tout chapeauté par une stratégie globale à impact. «L’ensemble des activités de l’entreprise doit être tourné vers la poursuite d’un impact positif, y compris ses activités commerciales.» Une autre forme d’économie apparaît donc possible et il semble, à en croire notamment plusieurs professionnels de l’accompagnement de porteurs de projets, que cette notion d’entreprise à impact fait plus que son chemin, notamment chez les jeunes porteurs de projets. «Leurs aspirations ont évolué ! Leur objectif est de créer quelque chose d’utile, qui ait du sens pour l’intérêt collectif», assure la grande majorité des accompagnateurs de créateurs d’entreprise. «L’entreprise à impact, ce n’est pas une phase ou un slogan en l’air, c’est un véritable engagement de toute l’entreprise au service de l’intérêt général», continue le Mouvement Impact France. Simple tendance aujourd’hui ou véritable norme demain ? Vu les urgences du moment, la question ne semble même plus se poser…