Entretien avec Bruno Périn, cofondateur de Weembi

«L’enjeu principal, dans les prochaines semaines, c’est la dette de l’entreprise»

C’est l’histoire de quatre passionnés de parachutisme, quatre associés à l’origine de l’ouverture, en 2016 à Lesquin, de l’unique simulateur de chute libre en région : Weembi. Et qui, après quatre années de succès, doivent aujourd’hui faire face à un chiffre d’affaires… en chute libre ! Rencontre avec l’un d’eux, Bruno Périn.

Proposant l’un des tubes les plus larges d’Europe, Weembi accueille régulièrement des entrainements de sportifs de haut niveau.
Proposant l’un des tubes les plus larges d’Europe, Weembi accueille régulièrement des entrainements de sportifs de haut niveau.

Le premier simulateur de chute libre voit le jour à Las Vegas aux débuts des années 1980. Plébiscité par les parachutistes de haut niveau, le simulateur de chute libre se démocratise rapidement auprès d’un nouveau public venu réaliser son rêve : voler. Il en existe une dizaine en France à ce jour. C’est lors d’un stage à Prague que naît l’idée d’ouvrir un simulateur sur la métropole lilloise. Aurélien Cabezon, Julien Degen, Thomas Perrin et Bruno Périn montent le projet et bouclent le financement en quelques semaines, pour une ouverture du complexe en juin 2016, non sans quelques aléas au cours des travaux.

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Ouvert en 2016 à Lesquin par quatre passionnés de parachutisme, Weembi est l’unique simulateur de chute libre en région.

Enfants et sportifs de haut niveau

Après quatre années d’exploitation, le bilan est extrêmement positif tant dans la notoriété croissante de Weembi auprès des initiés et du grand public que dans les résultats financiers. « Tous les objectifs comptables sont atteints malgré la concurrence de simulateurs installés en Belgique, à proximité de la frontière, assure Bruno Périn. Nous avons organisé à différentes reprises les Championnats de France de vol en soufflerie, ainsi que les Championnats du monde en avril 2019 qui ont réuni plus de 300 participants d’une trentaine de nations. Nous recevons d’ailleurs régulièrement des sportifs de haut niveau de pays européens, car notre tube est l’un des plus larges d’Europe. Au-delà, Weembi s’adresse à tous les publics de 5 à 99 ans. Nous accueillons notamment beaucoup de personnes à mobilité réduite qui peuvent effectuer un vol comme les personnes valides - c’est d’ailleurs une vraie fierté -, et des entreprises dans le cadre de séminaires et team building. »

Malheureusement, la croissance de l’entreprise est brutalement stoppée en mars 2019 du fait de la crise sanitaire. « La chute libre étant un sport de contact, nous avons fermé totalement nos portes jusqu’en juin, explique Bruno Périn. Heureusement, nous avons bénéficié des aides de l’Etat et du soutien de nos partenaires financiers, le Crédit agricole et la Caisse d’épargne, qui nous ont permis d’étaler la dette. Le deuxième confinement a été moins clair en termes de lisibilité entrepreneuriale, c’est difficile de ne pas avoir de perspectives. » Et de poursuivre : « Actuellement nous pouvons recevoir les enfants et les sportifs de haut niveau… Nous tournons à 25/30% de notre activité. L’objectif est de ne pas licencier, nous avons encouragé trois départs sur dix-neuf salariés : deux qui ont choisi de changer de vie et un autre qui a trouvé un nouvel emploi. C’est également une fierté de ne pas avoir de casse ! Mais l’enjeu principal, dans les prochaines semaines, c’est la dette de l’entreprise. Si le système financier se tend, cela risque de devenir plus compliqué. Toutefois les établissements bancaires qui nous accompagnent depuis le début sont en confiance avec nous. » A suivre…