L’écosystème des start-up françaises de l’IA ne cesse de grandir

France Digitale a récemment réalisé et publié un véritable portrait des start-up françaises qui développent des produits basés sur l’IA. Un écosystème dynamique qui s’adresse à un très large panel de secteurs.

L'écosystème autour de l'IA est très dynamique en France. ©Daniel Dorko / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
L'écosystème autour de l'IA est très dynamique en France. ©Daniel Dorko / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Les résultats de l’étude ont été publiés quelques jours avant le Sommet pour l’action pour l’IA, organisé les 10 et 11 février 2025 à Paris. Réalisé par France Digitale, association qui regroupe des start-up et des investisseurs français du numérique, le « mapping IA 2025 » recense et dresse le portrait de plus de 750 start-ups dont le siège social est basé en France, qui emploient au moins deux personnes et qui développent au moins un produit utilisant les technologies à base d’intelligence artificielle (machine learning, deep learning, IA générative, systèmes experts…) ou servant au développement de l’IA.

Un écosystème qui ne cesse de grossir

Premier constat : par rapport à la précédente édition de cette étude, en 2023, leur nombre a augmenté de 27%, passant de 590 au premier trimestre 2023 à 781 start-up au dernier trimestre 2024. Une augmentation qui reflète bien le soutien accordé par le gouvernement au développement de l’IA et de cet écosystème, le plus développé aujourd’hui à l’échelle européenne. La majorité des start-ups recensées et cartographiées sont basées en Île-de-France (63%). Les autres sont réparties un peu partout sur le territoire : dans les régions Occitanie (6,3%), Auvergne-Rhône-Alpes (6%), Provence-Alpes-Côte-d’Azur (5,6%), Nouvelle-Aquitaine (4,2%), Hauts-de-France (4,1%), Bretagne (2,8%) et Grand Est (2,7%).

Des applications dans un large panel de secteurs

Ces 781 start-ups françaises qui utilisent les technologies à base d’IA développent des produits destinés à un très grand nombre de domaines. Le secteur de la santé et des biotechnologies arrive en tête (103 start-up), devant le développement de logiciels (74), la data et le cloud (60). Suivent la finance et l’assurance, l’industrie (44) ; le marketing et la publicité, les ressources humaines (40) ; la sécurité et la cybersécurité, le transport et la logistique (36) ; l’e-commerce (32), le service client (29), les industries créatives (27), l’éducation et la formation (25). Ou encore, le droit et la legaltech (23), l’environnement (20). On en compte moins d’une vingtaine pour l’électronique et la robotique, l’agroalimentaire, l’énergie, les médias et le divertissement, ou la mobilité…

Quant aux cas d’usage plus fréquents, ce sont l’analyse d’informations (16% des start-ups), les prévisions et recommandations (14%), la gestion des données et des savoirs au sein d’une organisation (14%), l’automatisation (12%) et...la génération de contenus (10%).

Des structures assez matures et solides

Autre évolution notable par rapport à l’édition précédente de l’étude : 84% de ces jeunes pousses recensées sont déjà rentables ou envisagent de l’être dans les trois ans, contre 50% en 2023. En termes de maturité technologique, 4% d’entre elles en sont seulement au stade du prototype et 18% à celui de la validation de la solution, alors que 42% d’entre elles produisent et commercialisent déjà leurs solutions et que 36% sont même passées à l’internationalisation, avec la création de filiales à l’étranger. 65% d’entre elles ont réussi à lever des fonds et elles sont 92% à avoir prévu des recrutements dans les douze prochains mois.

Mais il reste encore de sérieux défis à relever

Les principaux clients de ces start-up sont tout d’abord des grands groupes (34%), puis des ETI et PME, des institutions publiques, et d’autres start-up. Les solutions qu’elles proposent à leurs clients sont plus particulièrement destinées aux équipes en charge du marketing et des ventes, de la gestion de la data et de la relation client. Elles s’adressent aussi, mais moins fréquemment, aux directions et aux administrations générales, aux particuliers, aux services production, recherche et développement, logistique…

Reste qu’en dépit de ses bonnes performances générales, l’écosystème des start-up de l’IA doit encore relever un certain nombre de défis. Sur le plan technique, c’est l’accès aux données et à la puissance de calcul et la fiabilité des résultats qui constituent les principaux défis. Et sur le plan économique, il s’agit de l’accès au financement, aux marchés publics et privés, mais aussi de problématiques liées au recrutement, dans un contexte de forte concurrence avec les États-Unis.

Création d’un Institut national pour l’évaluation et la sécurité de l’IA

Fin janvier, la ministre déléguée chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, Clara Chappaz, a annoncé la création de l’ « «Institut national pour l’évaluation et la sécurité de l’intelligence artificielle ». Ce dernier sera chargé d’étudier « l’ensemble des effets de cette technologie, y compris en termes de sécurité » et diffuser les bonnes pratiques en la matière. Il va fédérer les acteurs de l’évaluation et de la sécurité, tels que l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (Anssi), l’Institut national de recherche en sciences et technologies du numérique, le Laboratoire national de métrologie et d’essais et le Pôle d’expertise de la régulation numérique. Ses travaux porteront sur l’analyse des risques dans le champ de la sécurité nationale, sur la régulation de l’IA et sur la fiabilité des modèles d’IA.