L’économie française fait preuve de résistance face au variant Omicron
Malgré la forte propagation du variant Omicron, l’activité économique en France a légèrement progressé en décembre 2021 et devrait se stabiliser en janvier, avec toutefois quelques disparités sectorielles.
L’activité a globalement bien résisté à la nouvelle vague épidémique, en fin d’année 2021 et se stabiliserait en ce début 2022. Ce constat relève d’un point de conjoncture de la Banque de France, publié le 11 janvier dernier. Celui-ci s’appuie sur une enquête réalisée auprès de 8 500 entreprises entre le 20 décembre 2021 et le 6 janvier 2022.
L’industrie et les services se portent bien
Pour le mois de décembre, la note de conjoncture met en avant une progression de l’activité dans l’industrie et les services marchands, ainsi que dans le bâtiment, dans une moindre mesure. Dans l’ensemble de l’industrie, le taux d’utilisation des capacités de production s’établit à 80% après 79% en novembre, à niveau supérieur à celui d’avant crise. La hausse de production concerne tous les secteurs à l’exception de l’agroalimentaire. Dans les services marchands, l’activité a également progressé fin 2021, plus particulièrement dans les services aux entreprises, comme l’intérim, le conseil en gestion et la publicité. En ce qui concerne l’hébergement restauration, l’activité fléchit, en revanche, après le redressement enregistré durant les mois antérieurs. Elle affiche une hausse très légère dans le bâtiment.
Des perspectives favorables, malgré les incertitudes
Pour le mois de janvier, les entreprises anticipent une légère progression dans l’industrie et une stagnation dans le bâtiment. Dans ces deux secteurs, les carnets de commande sont bien remplis, très au-dessus de la moyenne historique. En revanche, dans l’automobile, l’informatique et l’électronique, les dirigeants s’attendent à un repli, en raison de la persistance des difficultés d’approvisionnement, notamment de composants et semi-conducteurs. Quant aux services, ces derniers présentent une forte hétérogénéité entre les secteurs. Les services aux entreprises sont bien orientés tandis que l’hébergement-restauration et l’événementiel, davantage impactés par la nouvelle flambée de l’épidémie, subissent une forte détérioration. Selon les chefs d’entreprise, en ce début d’année, l’activité se situerait à 64% de son niveau d’avant-crise, contre 80% au quatrième trimestre 2021 dans l’hébergement. Elle s’établirait à 75%, contre 85% en fin d’année, dans la restauration. Dans le bâtiment, l’activité resterait globalement stable avec un léger repli dans le gros œuvre et une légère amélioration dans le second œuvre. Ces anticipations restent toutefois à confirmer puisque l’indicateur d’incertitude repart à la hausse, en raison du doute lié au contexte sanitaire.
Le PIB dépasse son niveau d’avant-crise
Toujours aussi importants, les problèmes de recrutement concernent plus de la moitié des entreprises (52% après 51% en novembre). De leur côté, les difficultés d’approvisionnement affichent une baisse sensible dans l’industrie (53% des entreprises, contre 56% en novembre) et un repli plus net dans le bâtiment (48% des entreprises, vs 58% en novembre). Cette diminution a engendré une stabilisation de l’opinion des chefs d’entreprise sur l’évolution de leurs prix. Mais, pour janvier, la proportion des dirigeants prévoyant une hausse des prix est sensiblement au-dessus des années précédentes.
Selon la Banque de France, au 4ème trimestre 2021, la croissance du PIB s’est élevée à 0,6% comparativement avec le trimestre précédent. L’organisme prévoit une hausse du PIB de l’ordre de 6,7% sur l’ensemble de l’année 2021. En janvier, ce dernier devrait être supérieur de 0,75% à son niveau d’avant-crise. L’institution monétaire a revu légèrement à la baisse sa prévision de croissance pour cette année, soit 3,6%.
Aicha BAGHDAD et B.L