L’usine de biométhanisation atteint son rythme de croisière

Comment recycler et surtout valoriser les déchets fermentescibles produits par tout un chacun dans une agglomération ? Chaque territoire s’est posé la question et les réponses ont été diverses. Le Calaisis a choisi la biométhanisation. Voici trois ans que l’usine dédiée à cette opération a dépassé les essais et est entrée dans une ère d’exploitation normale. Elle atteint maintenant son rythme de croisière. Visite.

L’unité de biométhanisation du Sevadec est en exploitation depuis trois ans.
L’unité de biométhanisation du Sevadec est en exploitation depuis trois ans.

 

L’unité de biométhanisation du Sevadec est en exploitation depuis trois ans.

L’unité de biométhanisation du Sevadec est en exploitation depuis trois ans.

La rue Jacques- Monod à Calais. Une rue atypique où l’on chercherait en vain un lotissement : elle est presque entièrement occupée par les installations du Sevadec (voir encadré). D’un côté, on aperçoit la zone franche Marcel-Doret, de l’autre, la campagne commence avec ses champs à perte de vue jusqu’au bord de la mer. C’est là qu’a été posée la première pierre de l’usine de biométhanisation à l’automne 2005. Un peu plus d’un an plus tard, en décembre 2006, eut lieu la réception des travaux et le 21 mars 2007 les premiers déchets ont été introduits dans le process.

Bactéries, digesteur, compostage… Quels sont les déchets concernés ? Ce sont essentiellement les fermentescibles et les déchets verts. S’y ajoutent, marginalement, les huiles, les graisses et les déchets des industries alimentaires. Tout cela va être d’abord broyé : à l’issue de cette première opération, plus rien ne dépassera 60 m/m. Après une opération de déferraillage, un mélange est effectué avec de la vapeur et des bactéries dans le digesteur. Ce dernier est un cylindre vertical de 15 m de diamètre. Sa capacité est de 3 100 m3. Les déchets séjournent dans le digesteur durant 21 jours. La capacité journalière est de 90 tonnes. La réaction qui a lieu dans le digesteur va dégrader la matière. D’où la production de biogaz, qui sera partiellement réinjecté dans le digesteur par 340 injecteurs prévus à cet effet. Lorsque le biogaz est dégagé de la masse initiale des déchets, il reste une matière qui va être pressée. Selon la norme NFU 44051, tout ce qui est inférieur à 12 m/m sera le compost.

Valorisation. Comment sont valorisés les produits de l’usine de biométhanisation ? Le biogaz alimente deux groupes électrogènes qui génèrent la production de 5 millions de kWh par an (4 961 000 en 2011, pour être précis…). Cette électricité est intégralement revendue à EDF. Précisons qu’une chaudière est associée aux groupes électrogènes, qui permet de faire de la vapeur, de l’air chaud pour sécher le compost et de l’eau chaude pour assurer le chauffage des locaux. Quant au compost, sur les 8 400 tonnes produites en 2011, 7 000 d’entre elles ont été vendues aux agriculteurs tandis que le reste a été distribué aux collectivités membres du Sevadec et aux usagers des déchetteries qui le souhaitaient.

Un équipement bien calibré. L’usine de biométhanisation est géré par Octeva (Organisation calaisienne de traitement et de valorisation) qui détient le contrat d’exploitation depuis l’origine. L’exploitation effective ayant commencé le 1er avril 2009, le contrat court jusqu’en avril 2014. Les résultats 2011, cités plus haut, concernant la valorisation, sont supérieurs aux prévisions. La capacité maximale de l’usine s’établissant au traitement de 28 000 tonnes par an, ce sont 26 000 tonnes qui ont été “digérées”en 2011. L’enjeu étant de limiter au maximum l’augmentation des déchets à traiter (voir par ailleurs), l’équipement apparaît bien calibré, après avoir atteint sereinement son rythme de croisière.