L’industrie concentre ses investissements sur la qualité de l’air et la prévention

L’industrie manufacturière consacre, annuellement, entre 700 millions et un milliard d’euros à des investissements ou des études pour limiter l’impact de son activité sur l’environnement, selon une étude de l’Insee, publiée fin octobre.

A l’occasion de la Conférence mondiale sur le climat “Cop 21” qui se tient actuellement à Paris, l’institut de statistique s’est penché sur l’évolution des sommes allouées à la protection de l’environnement (hors paiement des taxes et redevances) par les entreprises industrielles de 100 salariés et plus. Il en ressort que sur la décennie, ces dépenses sont restées globalement stables malgré la crise de 2007- 2008. L’essentiel des dépenses (84%) constitue des investissements en équipement contre la pollution, le reste finance des études notamment sur l’impact de l’activité des entreprises sur l’environnement.

Trois secteurs concentrent les deux tiers des dépenses.

Entre 2002 et 2013, les acteurs de l’industrie manufacturière ont dépensé 10 milliards d’euros dans la protection de l’environnement. Logiquement, davantage susceptible d’impacter l’environnement, l’industrie chimique s’arroge la première place du podium avec des dépenses cumulées de 2,4 milliards d’euros sur la période. L’industrie de l’agroalimentaire a, elle, consacré 1,6 milliard, suivie de près par la métallurgie avec 1.4 milliard d’euros. À eux trois, ces secteurs concentrent deux tiers des dépenses totales de l’industrie en faveur de la protection de l’environnement. À noter, également, que le secteur de la fabrication des produits en caoutchouc et en plastique, la cokéfaction ainsi que le raffinage ont contribué à hauteur de 2 milliards d’euros sur la période 2002-2013, toutefois leurs dépenses sont très variables d’une année à l’autre.

En 2013, 63 % des établissements de plus de 100 salariés ont participé à la protection de l’environnement. Si le montant des dépenses reste stable, la proportion des entreprises à porter cet effort est quant à elle plus faible par rapport aux années 2004 et 2008 (70 %). Par ailleurs, celles de plus de 100 salariés ont dépensé, en moyenne, 284 000 euros, en 2013. Cette moyenne est à relativiser : un quart des entreprises engagent plus de 146 000 euros et concentrent 90 % des dépenses antipollution. De même, 74 % sont portées par seulement 10 % des entreprises.

Priorité à la qualité de l’air et à la prévention.

En 2013, 44 % des investissements antipollution sont orientés vers le domaine de l’air et du climat. Une part significativement en hausse, elle n’était que de 31 % en 2002. Cette réorientation des investissements s’explique en grande partie par des directives européennes, adoptées entre 2000 et 2010, incitant les entreprises à réduire les rejets de polluants dans l’air. A contrario, les investissements pour améliorer la qualité de l’eau ont fortement diminué pour ne plus représenter que le quart des dépenses en 2013, contre 42 % en 2002. Enfin, les investissements destinés au traitement, à l’élimination de la pollution ou la remise en état de sites diminuent depuis 2008 (53 %, contre 41 % en 2013). Les dépenses se concentrent sur les installations et les équipements destinés à la prévention des pollutions et correspondent, en 2013, à 39 % des dépenses. En revanche, les sommes allouées aux systèmes de valorisation des déchets restent très minoritaires avec seulement 8 % des investissements.