L’Etat vise à optimiser ses moyens de financement à l’export
Le gouvernement poursuit sa réflexion sur l’avenir du dispositif des garanties publiques à l’export. Il a présenté, le 17 mars dernier à Bercy, la palette de ses outils rénovés et complétés de soutien public à l’export.
Au regard d’un contexte macro-économique favorable alimenté par la quasi-parité euro/dollar et des taux d’intérêt historiquement bas, le gouvernement a fait le choix de compléter son arsenal de financement à l’exportation, qui concerne potentiellement plus de 120 000 entreprises exportatrices. Ces instruments ont pour principal objectif de renforcer les effets positifs de la baisse de l’euro sur la compétitivité extérieure de la France et, par là, de rétablir le commerce extérieur, largement déficitaire. Depuis 2012, le gouvernement travaille au renforcement et à la modernisation du dispositif de soutien public aux exportations des entreprises françaises. Ainsi, plusieurs outils de financement des exportations ont déjà été rénovés, tels que les garanties pour le secteur aéronautique, les garanties de cautions à destination du secteur naval ou l’amélioration de l’accès des PME aux instruments de soutien à l’export. Aujourd’hui, les financements existants vont de la prospection à l’exécution des marchés : assurance prospection, financement du besoin de fonds de roulement et des investissements des PME et des ETI (entreprises de taille intermédiaire) à l’étranger, garantie de change, assurance-crédit contre le non-paiement de contrats commerciaux ou non-remboursement de crédits export octroyés à des acheteurs étrangers. Ce processus va être amplifié et accéléré via le déploiement d’une offre de refinancement améliorée des crédits export de montant important.
bpifrance doit favoriser le développement à l’export.
Lors de sa visite au siège de la banque publique d’investissement à Maisons- Alfort mi-mars, François Hollande a précisé la mission assignée à bpifrance : “Ce qui est aujourd’hui demandé à la banque publique d’investissement, c’est d’accompagner, voire de précéder et même d’accélérer la reprise économique qui s’annonce.” De nouveaux instruments vont ainsi être mis en œuvre cette année, tels que les crédits export par bpifrance pour des montants compris entre 1 et 25 millions d’euros, et jusqu’à 75 millions en cofinancement avec les banques pour le crédit acheteur, opérationnels au premier semestre, ou le refinancement de crédits export qui doit entrer en vigueur dans le courant de l’année. Ces prêts de bpifrance, dont les activités sont orientées vers les PME et ETI (soit un tiers des exportations françaises), seront garantis par la Coface, qui gère des garanties export pour le compte de l’Etat. Ceux-ci devraient permettre aux PME et ETI de trouver un financement suffisant pour les petits contrats à l’export. Pour Nicolas Dufourcq, directeur général de bpifrance, “notre bataille de la Marne du moment, c’est l’exportation”, affichant l’objectif “d’augmenter de 30% les crédits à l’export en 2015 par rapport à 2014”.
Réduction du coût de financement.
Le second dispositif avait été annoncé, début février, par François Hollande, lors du Forum franco-africain à Paris : la création, d’ici fin mars, d’une banque de l’exportation destinée à faciliter la conclusion de grands contrats internationaux, notamment en Afrique. Il ne s’agit pas d’un nouvel établissement mais d’un mécanisme, adossé à la Société de financement local (SFIL), la banque des collectivités locales créée en février 2013, qui permettra de réduire le coût de financement des grands contrats (centrales nucléaires, métros, ventes d’armes). “Les crédits proposés par les entreprises françaises à leurs clients étrangers pour les gros contrats restent encore trop chers par rapport à la concurrence”, explique-t-on à Bercy. Cet outil offre ainsi la possibilité à des exportateurs et leurs banques d’aller chercher de la liquidité à moindre coût en se refinançant auprès de la SFIL.
Ceci devrait leur permettre d’améliorer leur compétitivité par rapport aux pays nordiques, à l’Allemagne ou encore aux pays anglosaxons, où un tel outil existe. Le dispositif devrait concerner tous les pays, tous les secteurs économiques, chaque fois qu’un contrat dépasse un certain volume, 100 ou 200 millions d’euros.