L’EDHEC innove dans ses contenus pédagogiques et attire toujours plus d’étudiants

L’EDHEC Business School à l’étroit ? Il semblerait que oui, au vu du nombre d’étudiants pour cette rentrée 2015-2016. Toujours aussi attractive, la business school régionale a fait une «rentrée exceptionnelle», tant en formation initiale qu’en formation continue.

Emmanuel Métais, Olivier Oger et Benoît Arnaud.
Emmanuel Métais, Olivier Oger et Benoît Arnaud.

 

D.R.

Emmanuel Métais, Olivier Oger et Benoît Arnaud.

Plus de 1 000 étudiants pour le BBA Edhec (programme post-bac) contre 600 en 2014, 550 places de plus sur le programme “Grandes Écoles”, 180 recrutements internationaux (contre 162 en 2014)… “Nous avons dépassé nos objectifs, tant en productivité qu’en qualité, dans un contexte où la concurrence est toujours très forte. Le changement de marque du BBA (anciennement ESPEME) a contribué à cette explosion. Le BBA est stratégique, toutes les écoles de commerce − sauf HEC− proposent aujourd’hui un bachelor“, commente Olivier Oger, directeur général. Il en est de même pour le corps professoral, avec 152 professeurs en 2015 (contre 142 en 2014) et un objectif de 50 nouveaux recrutements d’ici 2020. Olivier Oger avoue avoir aménagé certains endroits du campus pour augmenter le nombre de salles de cours. Il est aussi possible de construire sur le magnifique terrain 400 logements pouvant loger 500 étudiants. Des recrutements d’étudiants, de professeurs, mais aussi au sein du corps administratif avec, notamment, la création d’une direction de la vie étudiante et de l’EDHEC-Risk Institute, un centre de recherche mondial, sorte de base de données mondiales de l’ensemble des infrastructures faisant l’objet d’un partenariat public ou privé et permettant ainsi de mesurer le risque financier, économique ou environnemental. Emmanuel Métais, ancien de l’EDHEC, auparavant directeur de stratégie puis directeur de MBA jusque 2014, a rejoint l’équipe à la direction des masters “Grandes Ecoles” et “MSc” (Master of Science), dont le cycle figure à la 16e place du classement Master in Management 2014 du Financial Times. 4 000 étudiants (dont un tiers d’étrangers et une soixantaine de nationalités) suivent un programme Master. “Nous avons deux enjeux : l’internationalisation des programmes, avec l’ouverture de nouveaux programmes et spécialisations, ainsi que le développement d’une pédagogie ‘agile’, en se basant notamment sur le digital” explique Emmanuel Métais. Un certificat digital a vu le jour, sponsorisé par des grands noms comme Orange, Daily Motion ou encore TF1, qui arrivent avec une problématique concrète à résoudre. Mais aussi la création de la Pitch Academy, un module de 24 heures où les étudiants apprennent à se vendre, répondant ainsi aux demandes entrepreneuriales.

Formation continue. Dirigée par Benoît Arnaud, cette entité du groupe a connu elle aussi une forte augmentation (+30%) sur les programmes diplômants en deux ans, avec deux nouveautés : le Cycle Supérieur de Management à temps partiel sur le campus de Lille ou à distance en e-learning avec deux cours sur le e-commerce et les réseaux sociaux et le MBA en big data ou en risques criminels en entreprise. “Comme nous avons dépassé nos objectifs, nous allons aussi avoir notre première rentrée à Paris en 2016” ajoute-t-il. 2 000 personnes sont formées chaque année, 10 000 participent aux conférences de management et de finance et 317 diplômes sont délivrés tous les ans. “La réforme de la formation continue a été inventée dans une logique certifiante. C’est ce que l’EDHEC propose depuis longtemps“, poursuit Benoît Arnaud.

Étudiants créateurs. Depuis la création de l’incubateur EYE (EDHEC Young Entrepreneurs ), 100 entreprises sont sorties de terre, créant 400 emplois. 10% des étudiants de la business school se lanceraient dans l’entrepreneuriat. “Aucune entreprise n’a cessé son activité depuis cinq ans. Beaucoup d’entre elles restent à deux ou trois salariés, il faut qu’elles grandissent et c’est un cap que nous devons soutenir“, ajoute Olivier Oger. “Nous voyons parfois des étudiants qui font face à un conflit : créer leur entreprise, et donc stopper leurs études, ou poursuivre l’enseignement“, complète Emmanuel Métais. Pour ces “indécis”, un allégement des heures de cours a été imaginé, lancé pour la première fois à cette rentrée.

Frais de scolarité. Si cet été l’EDHEC a dû faire face à plusieurs critiques concernant l’augmentation des frais de scolarité, Olivier Oger se veut rassurant et pragmatique : “En juillet 2014, l’EDHEC a pris la décision de bloquer la scolarité sur les quatre années d’études. Les charges augmentent dans notre école comme dans toute entreprise. Face à nous, deux décisions de l’État : la baisse de 40% de la taxe d’apprentissage des écoles de commerce (sauf les écoles consulaires, ndlr) et la baisse de 25% de la subvention de l’État qui s’élevait à 4 M€. Des recettes que nous perdons donc tous les ans. La scolarité à l’EDHEC s’élève précisément à 44 148€, soit environ 15 000€ par an, c’est le coût d’un élève de classe préparatoire. La scolarité est conséquente, nous en sommes conscients.” Et de citer également le nombre d’étudiants boursiers qui a quintuplé. Sans compter les innovations pédagogiques de l’école, assurant un enseignement de qualité mais aussi un salaire confortable de 55 000 € par an en moyenne, trois ans après la sortie. Une pédagogie qui ne cesse d’attirer les étudiants, qu’ils soient à Lille, Paris, Nice, Londres ou Singapour. “Nous avons remis l’étudiant ou l’apprenant au cœur des recherches. Notre objectif ? Rester dans le top 20 ! (L’école était classée 17e au classement du Financial Times en 2014, nldr)”, s’enthousiasme Olivier Oger. Nul doute que les chanceux qui étudient dans ce cadre verdoyant et motivant ne le contrediront pas !