Voeux du Medef Oise

L'ambition entrepreneuriale collective, le vœu du Medef Oise pour l'année 2025

Lors des vœux du Medef Oise, le président Luc Baijot a évoqué la complexité du moment à cause de l’instabilité politique, l’absence de visibilité, la fiscalité, la réglementation sociale et administrative qui ébranlent les entreprises. Pour sortir de l'attentisme qui gèle l'économie, il prône l'anticipation et l'ambition collective en 2025.


Le Medef Oise a réuni les dirigeants et les principaux acteurs économiques.
Le Medef Oise a réuni les dirigeants et les principaux acteurs économiques.

En présence de 150 chefs d'entreprise, de Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France, de Jean-Marie Caillaud, préfet de l'Oise, et de Thierry Baschet, président de l’UIMM Picardie, Luc Baijot, comme a son habitude, n'a pas fait de verbiage dans son discours. «J’aurais d’autant moins de mal à faire court que, je vous l’avoue, l’absence de visibilité que nous vivons aujourd’hui n’incite pas à dresser des perspectives…surtout quand on entend notre ministre des Finances : "La fiscalité n’est pas un problème. C’est le manque d’entrepreneurs". Il a raison, s’il le devenait, il comprendrait rapidement le problème d’un entrepreneur», répond-t-il à l’État dès le début de son discours.

La situation économique, et par ricochet celles des entreprises, est morose depuis quelques années. Si les crises ont cristallisé l'économie, avec une montée des prix et une inflation généralisée, les entreprises ont su se battre et se réinventer, même si les défaillances d'entreprise ne cessent de grimper. Mais aujourd'hui, la situation est différente, car c'est la politique qui bloque l'épanouissement et le développement des entreprises.

Continuant son analyse de la situation et sa réponse à l’État, Luc Baijot pointe les incohérences en expliquant qu'«il n’y a pas que la fiscalité. Il y a aussi la réglementation sociale, administrative, parfois européenne qui change tous les jours. Et je pourrais vous parler toute la journée des problèmes d’entrepreneurs mais vous êtes au courant comme moi. Il a aussi raison de dire que l’écologie est la chose la plus importante pour nos entreprises. Regardons les USA, la Chine, l’Inde, La France ne représente qu’1/100 de la population mondiale. C’est sûr, soyons plus vert que vert ! Arrêtons nos centrales nucléaires pour faire plaisir à la Cour des Comptes et utilisons le gaz de schiste des USA ou l’électricité allemande produite avec du charbon». En réponse, Xavier Bertrand annonce que la Région Hauts-de-France procédera à des économies budgétaires plutôt que des hausses d’impôt.

La proactivité comme solution

Ce contexte énoncé, Luc Baijot n'en reste pas moins positif. S'il est revenu sur les solutions simplistes trop souvent entendues «les il y a qu'à ou il faut qu'on», il insiste sur la nécessité d’une stabilité politique et réglementaire pour permettre aux entreprises d’investir et d’embaucher.

Pour ce faire, il souligne l'importance d’une ambition collective, tant au niveau entrepreneurial que national, pour assurer la croissance et préserver le modèle social français. «Pour que nous puissions agir, nous devons retrouver de la visibilité…un gouvernement stable, des règles du jeu fiscales, sociales, environnementales connues et auxquelles nous pouvons adhérer parce qu’elles ne sont pas punitives. C’est une condition indispensable pour que les entreprises puissent envisager à nouveau d’investir et d’embaucher», exprime Luc Baijot. Le préfet de l'Oise a quant à lui fait part de sa conviction sur la nécessité de textes en phase avec le terrain, forgés avec la connaissance intime des territoires.

À travers sa démonstration, trois mots clés ont rythmé ses propos : attentisme, anticipation, ambition. Cet attentisme qui est «une posture imposée par l’incertitude politique et économique actuelle», pour lequel les chefs d'entreprise doivent faire preuve d'anticipation, «nécessaire pour être prêts aux changements inévitables, comme la réforme des retraites ou les défis énergétiques». Et puis l'ambition doit être retrouvée «afin de stimuler la croissance et garantir l’indépendance économique du pays».

En cohérence avec les propos de Thierry Baschet, président de l’UIMM Picardie, rappelant à la résistance économique, face aux vents contraires et mettant en avant les actions de son syndicat pour aider les industriels à le faire pour être plus performants en matière d'attractivité, le président du Medef Oise encourage une dynamique proactive pour 2025. «Sortir de l’attentisme en anticipant et porter une ambition entrepreneuriale, française et européenne...c'est tout le mal que je nous souhaite pour 2025 !», conclut-il.