Audience de rentrée du Tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer

«L’activité a retrouvé un niveau proche de l’année 2019»

L’audience solennelle du tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer se tenait le 23 janvier. L’occasion de revenir sur une année marquée par une nouvelle hausse des défaillances.

Le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer a fait le bilan de l’année écoulée. © Aletheia Press/M.Railane
Le tribunal de commerce de Boulogne-sur-Mer a fait le bilan de l’année écoulée. © Aletheia Press/M.Railane

Le 23 janvier dernier à Boulogne-sur-Mer, l’audience solennelle de rentrée du tribunal de commerce s’est ouverte sur un hommage à Stéphane Lenglet, juge consulaire depuis 2019 et président de l’entreprise René Lenglet (située à Marquise), décédé le18 décembre. «L’industrie du Boulonnais voit disparaître un patron exemplaire que nous regretterons» a déclaré le président Max Hénaux, qui a ensuite fait le bilan de l’année écoulée.

Un tsunami de défaillances évité

Sans surprise, le tribunal de commerce enregistre une hausse des ouvertures de procédures collectives par rapport à 2022 (332 contre 250, en hausse de 33%). «L’activité a retrouvé un niveau proche de l’année 2019, année de référence avant la pandémie» a constaté le président de l’institution. Malgré la hausse, Max Hénaux tempère. «Nous ne sommes pas face au tsunami de défaillances que prédisaient certains». Une vague évitée, explique-t-il, grâce au rallongement du délai de remboursement de certains PGE. En 2022, 30% des entreprises estimaient qu’elles ne pourraient pas le rembourser.

Le tribunal note par ailleurs une forte hausse des injonctions à payer (813 contre 632). «Nous constatons également que lUrssaf a repris certaines mesures coercitives pour encaisser les cotisations dues» a ajouté le président du tribunal, évoquant une forte progression des inscriptions de privilèges (+130%) et des assignations en redressement judiciaire. Certains secteurs sont plus touchés que d’autres : les commerces d’habillement et chaussures ainsi que le bâtiment.

S’agissant des inondations, il est encore trop tôt pour mesurer leurs conséquences, indique Max Hénaux. 400 entreprises ont été touchées plus ou moins sérieusement par les intempéries. Malgré tout, le président se montre optimiste devant «la transformation de notre économie» et la «troisième révolution industrielle». Des facteurs qui, assure-t-il, profiteront au Boulonnais, au Calaisis et à l’Audomarois autant qu’au Dunkerquois.

L’échec du guichet unique

L’année 2023 était celle d’une autre défaillance, celle du guichet unique. «Au lieu de simplifier, cela a compliqué» a déclaré Max Hénaux. Il a relevé, notamment, de graves dysfonctionnements dans le recueil des formalités de modification de situation et de cessation d’activité. «Si Bruno Le Maire a présenté ses excuses aux experts comptables lors du dernier congrès, il pourrait réitérer lexercice de contrition auprès de nos greffiers et de leurs collaborateurs dont les nerfs ont été et continuent d’être mis à rude épreuve» a-t-il lancé.

Le tribunal a traditionnellement fait entrer les nouveaux juges. Il s’agit d’Éric Blaret, créateur de la société Aeris et Christophe Dherbecourt, directeur financier chez Sopropêche avant de prendre sa retraite. Un départ cette année, il concerne Alain Delpierre, l’ex-chef du restaurant gastronomique La Liégeoise à Wimereux, après 14 années au tribunal.