L'Abbaye d'Ourscamp : un appel aux dons est lancé auprès de la communauté britannique
L'Abbaye d'Ourscamp a été présentée lors du premier événement de levée de fonds Outre-Manche de la Fondation du patrimoine, au sein de l’Institut français de Londres. Classée Monument Historique depuis 1840, cet édifice doit être restauré en urgence et un relais de l’appel aux dons a été fait auprès de la communauté britannique... et le célèbre écrivain Ken Follett a soutenu cette initiative.
Ancienne
abbaye cistercienne et fondée en 1129 par l’évêque
de Noyon, l’Abbaye
d’Ourscamp est un majestueux site religieux situé dans la commune
de Chiry-Ourscamp. Ce joyau du patrimoine français fait partie des
quatre monuments de l'Oise désignés au titre du Plan de relance,
afin d'assurer sa restauration.
Après
une aide de l’État (1 million d'euros), du Conseil départemental
de l'Oise (470 000 euros) et de la Mission Patrimoine (300 000
euros), l'écrivain gallois, spécialiste des romans historiques, Ken
Follett a présenté, aux côtés de la Fondation du patrimoine,
l'intérêt à la communauté britannique de participer à cette
restauration, lors de la première levée
de fonds Outre-Manche de la Fondation du patrimoine.
Restauration
urgente
Cet appel aux dons est devenu urgent : en août 2019, des chutes de pierres se sont produites dans le chœur gothique de l’abbatiale, du haut des voûtes, suscitant une vive inquiétude. Un périmètre de sécurité a alors été mis en place et une étude exhaustive de l’état sanitaire de l’édifice a été réalisée en collaboration entre cabinets d’architectes et bureaux d’études. Il est reconnu par ces professionnels que, si rien n’est fait dans les mois à venir, cette « dentelle de pierres » risque fort de s’écrouler, avec impossibilité de la remonter. Conséquence : cette ruine serait alors perdue à jamais.
Sous
l’égide de l’Association pour la Restauration de l’Abbaye
d’Ourscamp (ARAO), le projet d’intervention se décompose en deux
grandes phases : une intervention d’urgence à réaliser dans les
meilleurs délais pour anticiper les prochaines chutes de pierres et
sécuriser l’édifice, rapidement et temporairement, ainsi que la
restauration proprement dite visant à assurer la stabilité de la
ruine et sa conservation dans le temps, la restauration des parties
disparues n'est pas prévue d'être restituée.
Collecte de dons
Des dons devenus presque nécessaires car ce projet est chiffré à plus de 2,5 millions d’euros. Dans ce contexte, la Congrégation des Serviteurs de Jésus et Marie a lancé une collecte de dons sous l’égide de la Fondation du patrimoine en 2022 pour solliciter le mécénat populaire. À ce jour, 10 440 euros de dons ont été collectés et seront reversés à la Congrégation à la fin des travaux (la collecte, toujours active, est disponible sur le site dédié, tous les dons sont défiscalisés).
Des
aides ont toutefois déjà été accordées. Dans
le cadre de la Mission Patrimoine 2022, grâce notamment à
l’organisation des jeux Mission Patrimoine de la Française des
Jeux, la Fondation du patrimoine a apporté un soutien à la
sauvegarde des ruines du chœur de l’Abbaye d’Ourscamp de 300 000
euros. Le projet a également été récompensé pour son impact
culturel et architectural par la Fondation du patrimoine au titre de
son Fonds Impact en 2022, par une aide de 200 000 euros.
Un joyau du patrimoine français
Côté historique, l'ancienne église abbatiale Notre-Dame d’Ourscamp, datant du XIIIe siècle, est connue comme l’une des plus belles ruines de l’architecture gothique cistercienne. Son chœur, à ciel ouvert, en est le symbole. Jusqu’à la Révolution française, Notre-Dame d’Ourscamp est l’une des plus importantes églises abbatiales cisterciennes d’Île-de-France, ayant les dimensions d’une cathédrale. L’abbaye est vendue après la Révolution, en 1798 et son propriétaire, suivant la mode de l’époque, entreprend de démolir les voûtes de la nef et des bas-côtés de l’église pour la transformer en « ruines artificielles ». Au XIXe siècle, l’abbaye est reconvertie en site de production de velours et de coton, pendant plus d’un siècle. Depuis 1940, elle est occupée par les Frères de la Congrégation religieuse des Serviteurs de Jésus et de Marie qui en est propriétaire.