Keyuz réinvente l'innovation à sa façon

Mathilde Adrienssens ne manque pas d'imagination.
Mathilde Adrienssens ne manque pas d'imagination.

 

Créée le 29 janvier dernier et installée à la Plaine Images de Tourcoing, la start-up Keyuz est bien décidée à faire évoluer le regard sur l’innovation. Comment ? En proposant aux utilisateurs − les «keyuzers» − de contribuer en équipe à l’élaboration de nouveaux produits et services. Le tout en lien avec les entreprises.

 

À la tête de Keyuz et fort d’une expérience dans la grande distribution en tant que designer produit, Mathilde Adriaenssens s’est bâti un réseau professionnel relativement dense à l’échelle régionale dont elle bénéficie aujourd’hui. Incubée à la Serre numérique de Valenciennes en mars 2015, la start-up spécialisée dans la conception de produits et services innovants prend son envol en janvier dernier et pose ses valises à la Plaine Images, l’antre de l’innovation.

 

Réunir professionnels et consommateurs autour de la même table. Keyuz propose à ses membres, surnommés les «keyuzers», de mettre en commun leurs idées pour aller plus loin dans l’innovation. «Lorsqu’on souhaite créer des produits qui ont du sens, il est essentiel de coélaborer en équipe et de bâtir un lien entre concepteurs et utilisateurs», explique la jeune cheffe d’entreprise.

Partant du constat que «les besoins des utilisateurs évoluent en permanence et deviennent de plus en plus complexes», Keyuz entend réunir autour de la même table professionnels et consommateurs. «Venez rencontrer les concepteurs de vos espaces cuisine et aidez-les à créer des produits qui vous ressemblent » : cette mission pour Leroy Merlin a par exemple nécessité la présence de six keyuzers. Pour Mathilde Adrienssens, Keyuz joue un rôle essentiel dans la stratégie d’innovation des entreprises : «Beaucoup d’entreprises ne sont pas prêtes à accueillir l’innovation, car cela implique des méthodes de travail différentes. Afin d’éviter que celles-ci échouent totalement dans leurs stratégies, il est essentiel de tester les prototypes dans la vraie vie, auprès de consommateurs », estime l’intéressée.

 

Communauté. Depuis janvier, Mathilde Adrienssens et son équipe ont déjà fédéré une centaine de membres autour d’une communauté. Une quinzaine de projets ont été menés ou sont en cours. Preuve que l’innovation passe par un travail d’équipe, «un projet d’aménagement de verrière pour la Condition publique a réuni designers, habitants du quartier et association», se réjouit la jeune fondatrice. Loin d’une motivation financière, les keyuzers cherchent avant tout à vivre une expérience, faire des rencontres et recevoir une certaine reconnaissance de la part des entreprises.

 

Entreprises séduites par le concept. Depuis sa création officielle, Keyuz a été sollicitée par une vingtaine d’entreprises issues de divers secteurs d’activité (grande distribution, banques, assurances, start-up…). Pari réussi pour la jeune cheffe d’entreprise qui reconnaît avoir «pris un risque», mais qui se dit prête à «répondre aux nouveaux besoins des utilisateurs».

 

Plus d’informations sur www. Keyuz.com

 

D.R.

Mathilde Adrienssens est satisfaite des premiers mois d'activité de Keyuz, même s'il reste du chemin à parcourir.