Kendji Girac a "voulu simuler un suicide" après un différend avec sa compagne
Kendji Girac, blessé par balle lundi à Biscarrosse (Landes), voulait "simuler un suicide" pour faire peur à sa compagne qui menaçait de le quitter après une dispute, a déclaré jeudi le procureur de...
Kendji Girac, blessé par balle lundi à Biscarrosse (Landes), voulait "simuler un suicide" pour faire peur à sa compagne qui menaçait de le quitter après une dispute, a déclaré jeudi le procureur de Mont-de-Marsan au lendemain de l'audition du chanteur.
Le vainqueur de l'édition 2014 de "The Voice" "a eu très peur quand il l'a entendue parler de départ, il a eu un moment de panique et a voulu à son tour lui faire peur. En quelque sorte il a simulé un suicide", a expliqué Olivier Janson en conférence de presse.
Kendji Girac a indiqué mercredi aux enquêteurs avoir "omis de vérifier si le chargeur (...) comprenait des munitions ou pas". "Il le croyait vide", a ajouté le magistrat pour qui ce point sera "très difficile à vérifier puisqu'il indique que cette arme aurait été achetée chez un inconnu".
Le chanteur de 27 ans, qui avait évoqué lundi l'hypothèse d'un tir accidentel avec une arme achetée la veille sur une brocante, a en effet modifié sa version sur ce point. Il a déclaré mercredi l'avoir acquise pour 500 euros le 18 avril à "un gars" venu vendre "de vieilles affaires" sur l'aire de grand passage pour la communauté des gens du voyage où il séjournait à Biscarrosse.
Addiction à l'alcool
"Il a dit assumer ce qu'il a fait tout en le regrettant très fortement (...) Je lui ai dit que ces explications lui appartenaient et que le travail judiciaire s'arrêtait", a ajouté le magistrat en évoquant un "tabou" concernant le suicide "dans la communauté des gens du voyage essentiellement pour des raisons religieuses".
Olivier Janson a précisé que le volet de l'enquête ouvert pour "tentative d'homicide" "devrait se terminer par un classement", "sauf élément nouveau". D'autres investigations seront poursuivies pour "savoir d'où provient cette arme", même si la version du chanteur sur ce point "sera très difficile à vérifier".
Kendji Girac a été hospitalisé lundi près de Bordeaux après une grave blessure par balle au thorax, dont la trajectoire, passée proche du coeur, a été qualifiée de "miraculeuse" par le procureur.
"Il va sûrement mettre plusieurs mois à retrouver la pleine possession de ses moyens", a estimé le magistrat.
Selon des analyses, Kendji Girac était fortement alcoolisé, à plus de 2,5 g par litre de sang, et avait consommé de la cocaïne pendant une soirée et une nuit de fête, lors de laquelle il est notamment allé au casino de Biscarrosse avec des amis.
"Des tensions sont apparues du fait d'une addiction naissante à l'alcool, sujet qui a généré de grandes tensions dans le couple", a expliqué Olivier Janson, évoquant aussi des divergences sur leur mode de vie itinérant, sa compagne Soraya Miranda voulant arrêter de voyager pour que leur fille ne "loupe (pas) un jour d'école".
L'interprète de "Color Gitano" "avait déjà dit dans le passé qu'il allait se mettre une balle ou s'ouvrir la gorge dans le cadre de disputes", selon des propos de Mme Miranda rapportés par le procureur.
Dans un communiqué transmis à l'AFP, les managers de Kendji Girac ont "regretté", que le magistrat "ait cru bon de divulguer l'intimité de la vie privée et familiale de Kendji Girac, qui est un homme discret et réservé par nature, et ce sans nécessité au regard de l'enquête en cours".
Pointant l'absence de "poursuite" de concernant le chanteur, ils demandent désormais "aux médias" "de respecter le temps de convalescence" du chanteur.
De son côté, le chanteur Vianney a ironisé sur les propos d'un "procureur multi-casquettes", espérant "que la presse people lui enverra des fleurs", a-t-il écrit sur X.
Omerta
Au cours d'une conférence de presse de plus d'une heure, le procureur a également détaillé la nouvelle dispute au sein du couple lundi quand le chanteur est rentré "ivre" dans la careur caravane puis qu'il a réveillé leur fille de trois ans, selon le témoignage sa compagne.
"Elle lui a expliqué que dans ces conditions elle avait décidé de partir et qu'il fallait choisir, que ce serait soit elle soit lui, mais l'un des deux allait devoir partir", a indiqué le magistrat.
Soraya Miranda serait alors retournée dormir dans sa chambre avant d'entendre un coup de feu puis de retrouver Kendji Girac "un genou à terre, gémissant" avec une "arme au sol" et une "odeur de fer".
Après avoir souligné "l'omerta" régnant dans le campement qui a compliqué le début de l'enquête, le magistrat a refermé une à une les autres hypothèses.
Une expertise a permis de déterminer que l'hypothèse d'un tir effectué par une tierce personne "n'est pas compatible" avec la disposition des lieux, a déclaré le procureur, qui a également écarté celle de l'accident après l'expertise balistique de l'arme utilisée.
"Un accident, un tir intempestif qui est de manière générale extrêmement peu probable s'agissant d'arme de poing de cette nature, est jugé impossible dans le cas d'espèce", a expliqué le magistrat. "Toutes les sûretés sont opérationnelles. (...) Un coup ne peut pas partir tout seul".
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