Junior Senior Business à visage humain
Virginie Vincent s’apprête à fêter les deux ans d’existence de Junior Senior, une entreprise spécialisée dans l’aide et le service à domicile, installée près de Metz. L’occasion d’un premier bilan et d’évoquer les projets.
«Pour l’instant, tout va bien, je dépasse mes prévisions. Fin 2012, le chiffre d’affaires se situera aux environs de 300.000 euros. Pour 2013, je vise une progression de 35 % pour dépasser les 400.000 euros», annonce Virginie Vincent, qui a créé en janvier 2011 son entreprise Junior Senior, spécialisée dans les services à la personne et d’aide à domicile, à Longeville-lès-Metz. «Suite à un licenciement, je me suis dit que, quitte à m’investir et à beaucoup travailler, autant le faire pour mon propre compte. Le secteur de l’aide à la personne ne s’est pas imposé d’emblée, mais j’avais néanmoins envie de faire quelque chose lié à l’humain. J’ai donc commencé à regarder les franchises car n’étant pas du milieu médico-social, il me fallait un partenaire. J’ai opté pour la franchise Junior Senior. J’ai rencontré la responsable de l’agence Junior Senior à Sarrebourg (le réseau compte aujourd’hui trois franchisés dans l’Est) qui a fini de me convaincre, et je me suis lancée», raconte Virginie Vincent qui a investi 60.000 euros dans l’opération, dont 20.000 euros d’économies.
Soigner les RH
Si les premiers mois se sont avérés difficiles «heureusement que je pouvais compter sur mes indemnités de chômage pour vivre», souligne la chef d’entreprise, l’activité connaît un beau démarrage au bout d’un semestre. Les activités de services à domicile pour les personnes âgées représentent actuellement 60 % du CA contre 30 % pour le ménage et le repassage, 7 % pour la garde d’enfants et 3 % pour les services de jardinage et de bricolage. Il est vrai que la dirigeante ne manquait pas d’atouts pour se lancer à son compte, notamment une solide expérience professionnelle. «Il est clair que mon expérience de vingt ans en tant que commerciale et responsable des ventes m’a beaucoup aidée. Au-delà du commercial pur, j’avais déjà des compétences en matière de gestion et de management. Et heureusement !», précise Virginie Vincent. «Heureusement» car au-delà de la nécessité de se faire connaître des acteurs de l’action sociale et de les rencontrer (Conseil général, assistantes sociales…), en vue de décrocher des missions, en particulier auprès des personnes âgées ou handicapées, il lui faut recruter, animer et gérer une équipe d’auxiliaires de vie qui assumera ces différentes tâches, au quotidien.
23 personnes en CDI
«C’est un domaine d’activité en plein essor où la demande en personnel formé est importante et la concurrence vive. Il est donc primordial de fidéliser ses collaborateurs. Pour cela, je m’attache à faire en sorte qu’elles (ce sont toutes des femmes) se sentent bien chez moi en leur permettant de concilier au mieux vie professionnelle et vie familiale. Les marges n’étant pas très importantes, je dois également jongler avec les déplacements pour limiter les frais. Il suffit que l’une d’elles tombe malade pour que ce soit le branlebas de combat, car il faut alors tout réorganiser et se montrer extrêmement réactif et flexible. Nos clients comptent sur nous», explique la responsable qui emploie actuellement 23 personnes en CDI, soit :13 personnes en équivalent temps plein. Pour l’heure, le souci de soigner les ressources humaines porte ses fruits puisque l’équipe est fidèle. Deux auxiliaires se sont également vues offrir plus de responsabilités afin de consolider l’équipe encadrante. De là à évoquer l’ouverture d’une seconde agence dans les mois à venir… «Dans trois ans peut-être ! Je verrai bien. On va déjà voir pour s’installer dans des bureaux un peu plus vastes. Tout est encore fragile et il faut vraiment être toujours dans l’action, au quotidien. Mais je ne regrette rien. Je gagne actuellement moins d’argent qu’auparavant et travaille certainement beaucoup plus entre la gestion, l’administratif, les visites des clients… Mais je me sens vraiment beaucoup mieux dans ma tête. Donc tout va bien !», conclut Virginie Vincent, un grand sourire aux lèvres.