JO-2024: l'intérim croit en l'héritage des Jeux

Le secteur de l'intérim, indispensable pour combler une partie des 180.000 postes mobilisés à l'occasion des Jeux olympiques de Paris, compte profiter de la visibilité offerte par l'événement pour...

Le secteur de l'intérim, indispensable pour combler une partie des 180.000 postes mobilisés à l'occasion des Jeux olympiques de Paris, compte profiter de la visibilité offerte par l'événement pour attirer et conserver durablement de nouveaux profils © LOIC VENANCE
Le secteur de l'intérim, indispensable pour combler une partie des 180.000 postes mobilisés à l'occasion des Jeux olympiques de Paris, compte profiter de la visibilité offerte par l'événement pour attirer et conserver durablement de nouveaux profils © LOIC VENANCE

Le secteur de l'intérim, indispensable pour combler une partie des 180.000 postes mobilisés à l'occasion des Jeux olympiques de Paris, compte profiter de la visibilité offerte par l'événement pour attirer et conserver durablement de nouveaux profils.

"Les besoins sont massifs et sur une période réduite, il y a une nécessité de faire appel à tous, dont les intérimaires", observe Isabelle Eynaud-Chevalier, déléguée générale de Prism'emploi, qui fédère les sociétés d'intérim.

L'emploi intérimaire, qui représente environ 750.000 équivalents temps plein et 2.8 millions de personnes selon Prism'emploi, joue déjà un rôle important et les différentes agences enchaînent forums de l'emploi ou communication massive en vue des Jeux olympiques (26 juillet - 11 août).

Parmi elles, le géant de l'intérim Randstad, partenaire de Paris 2024 et pourvoyeur de tous les besoins du comité d'organisation (environ 4.000 personnes recrutées, un millier en intérim), fait office d'étendard. 

A coups de pastilles sur les réseaux sociaux ou de journées de recrutement dans les stades, Randstad ratisse large.

"Le sport, de manière générale, intéresse et attire mais, pour les Jeux olympiques, l'attractivité est encore plus grande", analyse Frank Ribuot, président du groupe Randstad en France. Il affirme avoir reçu 16.000 candidatures pour ses 3.200 emplois intérimaires encore à pourvoir.

Les secteurs de l'hôtellerie, de la restauration, de la propreté, des transports ou encore de la sécurité ont encore de nombreuses opportunités à offrir, la plupart en intérim.

Conséquence, "toutes les agences d'emploi temporaire sont sur le pont", résume Mme Eynaud-Chevalier.

Jouer son rôle

"On n'a pas besoin d'être partenaire officiel pour jouer pleinement notre rôle", lance par exemple Sébastien Collard, directeur des opérations Île-de-France et Grand Est chez Synergie, spécialiste notamment de l'intérim. Seize de leurs agences ont été spécialement dédiées aux JO.

La plupart des groupes doivent répondre à des besoins dans des métiers déjà en tension, comme la sécurité privée ou la restauration. 

Du côté de Manpower, on anticipe effectivement une "montée en puissance à partir du mois d'avril" jusqu'à la fin de l'été, mais "l'impact sur les activités classiques comme le BTP" est plus difficile à prévenir.

Le secteur tente aussi de composer avec le probable ralentissement forcé du BTP, autre secteur majeur de leur activité l'été. Mais la plupart des chantiers devraient être ralentis, voire stoppés, en raison des mesures de sécurité drastiques mises en place autour des sites, ce qui devrait machinalement faire baisser les besoins dans le domaine.

D'autres imaginent cependant des demandes de dernière minute dans tous les autres métiers, y compris après le début des premières épreuves. "Des clients n'ont pas encore d'idées précises sur l'impact réel qu'auront les JO sur leur activité", explique-t-on chez Synergie.

Voir plus loin

L'enjeu est surtout "de s'assurer que les personnes déjà recrutées et placées sur des plannings soient bien au rendez-vous", pointe Benoît Derigny, directeur général de Manpower France. "Il faut fidéliser nos recrues."

Les craintes de +no show+ sont bien réelles, notamment dans certains métiers sensibles et en tension: aux JO de Londres en 2012, en raison de la défaillance de la sécurité privée, l'armée avait dû intervenir en catastrophe au dernier moment.

Ce qui n'empêche pas les agences de regarder plus loin, bien après la cérémonie de clôture des Jeux paralympiques le 8 septembre, et de se féliciter de ce nouveau vivier de profils.

"Des candidats viennent pour la première fois vers nous grâce aux Jeux", se réjouit Benoît Derigny de Manpower. Pour lui, comme pour Sébastien Collard chez Synergie, l'idée est ensuite "de conserver, pour réaffecter une part de ces candidats sur d'autres missions plus classiques".

Du côté de Randstad, "8.000 personnes parmi les 16.000 candidatures reçues ont déjà donné leur accord pour être recontactées après les Jeux". "On croit, nous aussi, à une forme d'héritage", dit Frank Ribuot.

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