Interview de Yannick Leborgne, directeur général du Comité d'organisation des JO à Lille

Jeux Olympiques à Lille : «Nous allons clairement changer de dimension»

La MEL se prépare à vivre deux semaines palpitantes et historiques en accueillant les épreuves de basket-ball et de handball des Jeux Olympiques de Paris 2024. Au total, 52 rencontres se joueront au stade Pierre Mauroy (Decathlon Arena) de Villeneuve d'Ascq. Plus d'un million de spectateurs venus de 50 pays différents déferleront dans la métropole. Une chance inouïe pour le territoire.

Yannick Leborgne, directeur général du Comité d'organisation des JO à Lille.
Yannick Leborgne, directeur général du Comité d'organisation des JO à Lille.

On s'approche du coup d'envoi des Jeux Olympiques, la MEL est-elle prête ?

Tout à fait, nous sommes prêts pour assurer un spectacle de qualité ! L'ensemble des process, que ce soit autour de la sécurité, des transports, ou des hébergements sont réglés. Nous sommes dans le timing, il n'y a pas eu de retard sur nos plannings. La prise de possession du stade a été une étape importante. Elle s'est faite à partir de début juin pour configurer le stade Pierre Mauroy en véritable Arena olympique de 27 000 places. La transformation d'un stade de foot en salle de basket puis en salle de handball a nécessité énormément d'agents mobilisés, c'est une fourmilière ! 

Que représente les Jeux pour une ville comme Lille ?

C'est tout d'abord une immense fierté. Personnellement, c'est une très grande motivation. Je suis un vrai enfant de la région, je travaille sur l'événementiel sportif dans MEL depuis plus de 30 ans. On a eu la chance d'organiser le mondial de handball, l'euro de basket, l'euro de foot, la coupe du monde de rugby, la finale de la coupe Davis et j'en passe. Mais les JO, c'est vraiment autre chose, c'est une toute autre dimension, beaucoup plus culturelle, beaucoup plus dans le partage. Il y a des gens pour qui c'est le voyage d'une vie. Les spectateurs vont venir du monde entier, et s'arrêteront à Lille 3, 4, 5 jours et vont en profiter pour visiter la région. Il y a bien sûr la notion de supporter, mais il y a aussi la notion de spectateur qui vient profiter d'un bel événement, le plus beau que le sport peut offrir.

« Nous faisons beaucoup d'envieux »


Peut-on dire aujourd'hui que la MEL est une terre d'accueil reconnue pour les grandes compétitions sportives ?

Nous avons l'habitude désormais. Il y a un vrai savoir-faire. C'est vrai que la Decathlon Arena a accueilli beaucoup de belles choses ces dernières années, et on ne s'en rend plus compte car on a l'impression que c'est naturel mais je peux vous assurer qu'on fait beaucoup d'envieux. Lorsqu'on voit toute la programmation qu'il y a déjà eu au stade Pierre Mauroy, c'est grâce à l'énergie portée par la MEL. Mais là avec les Jeux Olympiques, nous allons clairement changer de dimension.

Quelles épreuves va t-on retrouver à la Decathlon Arena de Villeneuve d'Ascq ?

Toutes les disciplines des Jeux Olympiques et Paralympiques sont belles mais c'est vrai que nous recevons à Lille deux disciplines majeures, le basket avec notamment les meilleurs athlètes au monde puis le handball pour lequel il y aura un engouement de taille avec potentiellement des médailles françaises. Au total, nous accueillons 24 équipes de basket et 24 équipes de handball. À chaque fois, la France est représentée en garçons et en filles. Une cinquantaine de pays seront représentés sur ces deux disciplines.

Est-ce un casse-tête pour accueillir autant de matches sur 15 jours en termes d'organisation ?

C'est un sacré challenge, un vrai défi mais ce n'est pas un casse-tête, non. C'est un sujet sur lequel nous travaillons depuis de nombreux mois. L'idée est d'avoir un flux quasiment permanent. Les spectateurs vont rentrer par le sud de l'Arena et ressortiront par le nord. Les 4 matches par jour, ça ne se fera que sur 2 jours dans le cadre des quarts de finale de handball. Sinon, nous serons à 3 sessions par jour. La notion d'évacuation du stade va être importante. Nous avons travailler sur tout un cheminement pour arriver au stade avec des files d'attente agréables mais également des animations.

Un endroit dédié aux supporters est-il prévu lors de la quinzaine des JO ?

Tout à fait ! Un village d'animation est prévu sur le chemin du stade. L'idée est que ce lieu de célébration et de rencontre fasse vivre les jeux en dehors du terrain avec des animations festives, musicales, le tout accompagné de boutiques et de kiosques. Ce village construit par la MEL sera situé entre la station de métro 4 cantons et la Decathlon Arena au niveau du campus Cité Scientifique.

Quelles sont les infrastructures mobilisées pour cet événement mondial ?

Les sites choisis sont le Palais Saint-Sauveur de Lille (salle de basket du LMB), la salle Cerdan et le Palacium à Villeneuve d'Ascq puis les salles Herzog à Marcq-en-Baroeul. D'autres sites d'entraînement ont également été choisis par les équipes où, là, nous n'avons plus la main. En ce qui concerne l'hébergement des athlètes, ce sera le village Olympique à Villeneuve d'Ascq sur le site du Stadium Nord. Près de 500 athlètes seront hébergés pendant les Jeux. Ils pourront y dormir, y manger et s'entraîner, ce village spécialement dédié aux sportifs ne sera donc pas ouvert au public.

À combien estime-t-on les retombées économiques pour le territoire ?

Les équipes de la MEL sont en train de réaliser un gros travail d'analyse sur les futures retombées comme elle le fait à chaque événement. Mais pour l'heure, il est difficile de vous donner des chiffres. La coupe du monde de rugby en septembre 2023 a été un vrai succès avec 250 000 spectateurs accueillis sur près d'un mois avec un match par semaine. Cette fois avec les JO, ce sera plus d'un million de spectateurs (1,2 million) attendus sur 15 jours.