Jeu d'équilibre au Département
Quelques semaines après son élection à la présidence du Conseil général, Michel Dagbert a tenu sa conférence de presse de rentrée. Pas révolutionnaire mais offensive. Compte-rendu.
A quoi a servi l’été ? «A adapter le costume au nouveau président, et réciproquement», plaisante Michel Dagbert. A l’heure où l’argent public se fait rare, où la réforme territoriale est sous les feux de l’actualité et où des échéances importantes arrivent (comme pour le canal Seine-Nord), le département du Pas-de-Calais se trouve confronté à un calendrier très particulier : des élections «anticipées» auront lieu en 2015 ou 2016 : la date n’est pas encore connue. La taille et la durée de la «concertation» qui doit reprendre entre Etat et collectivités n’étant pas pour rien dans l’expectative que ressentent les exécutifs des départements. Pour autant, le Pas-de-Calais veut entrer dans la phase du «faire mieux avec moins», ce, dans un contexte «incertain et mouvant», dixit Michel Dagbert. Mais la confiance est là : la collectivité continue d’investir, que ce soit dans les départementales (341, 939, 941, 943), ou dans les collèges (voir La Gazette n°8691, p.6).
Economies, dotations et grande région. Prospectif, le Département entend le rester avec un plan budgétaire pluriannuel qui sera probablement esquissé à l’occasion du budget 2015, présenté en décembre prochain. Sur 1,7 milliard d’euros, le Conseil général compte procéder à 40 millions d’économies. «Le problème, c’est la dotation au RSA», convient Michel Dagbert. En effet, le nombre d’allocataires augmentant, la dotation ne suit pas la même courbe… La réforme répondra-t-elle aux craintes de devenir un simple exécutant de l’Etat sans liberté, notamment fiscale ? Les compétences «générales» resteront-elles possibles et synonymes de liberté politique ? On peut en douter. Le futur cadre régional avec la Picardie n’effraie pourtant pas Michel Dagbert : «Si on fait de grandes régions, il y aura un poids plus important des départements.» Quant au canal Seine-Nord, les décisions ultimes ne sont pas arrêtées et les rallonges des collectivités − après celle de l’Europe − pas encore arbitrées : «On a mis de l’argent sur Seine-Nord, on a porté le foncier, mais on fait aussi la voirie, les giratoires…» Optimiste, Michel Dagbert rassure : «Il n’arrivera rien de mortel aux conseils généraux.» Mais il a prévenu : «Je ne serai ni le liquidateur ni le boutiquier qui jouera la montre pour des rentes de situation.»