Jean-Pierre Lecornet mise sur une technique canadienne

Ingénieur, Jean-Pierre Lecornet s’est lancé dans la création d’une entreprise originale. Il est hébergé à la ruche de Maubeuge. Avec son camion, il propose livraisons et fabrications aux petits chantiers de particuliers ou de professionnels.

Jean-Pierre Lecornet et son camion équipé d’une « centrale à béton embarquée ».
Jean-Pierre Lecornet et son camion équipé d’une « centrale à béton embarquée ».
D.R.

Jean-Pierre Lecornet et son camion équipé d’une «centrale à béton embarquée».

 

Si la technique n’est pas nouvelle – elle existe déjà notamment au Canada−, son application en France reste rare. Jean-Pierre Lecornet, 56 ans, habitant de Gommegnies (Bavaisis) depuis 1996, explique qu’il a lancé JPL bétons sur un créneau quasi inédit dans le Nord. «En général, les entreprises ne se déplacent pas en dessous de 3 à 4 m3 de béton et s’il existe des centrales mobiles, c’est pour les gros chantiers. A partir de 2001, j’ai réfléchi à la façon de répondre aux demandes de petites quantités de béton de diverses consistances, livrées à domicile et fabriquées sur place.»

Déclic en 2009. Pour lui, tout s’est précipité en 2009, avec un licenciement économique et la rencontre d’un intermédiaire français qui cherchait à introduire une technique canadienne en France. «J’ai créé mon entreprise fin 2010 et commencé mes fabrications en mai 2011. Si mon camion est français, tout le reste − ce que j’appelle ma «centrale embarquée» − est canadien. Il y a tout : sable, graviers, cuve à eau, ciment, machine à faire la fibre de verre, cuves pour adjuvants, centrale, vis sans fin, bras articulé, automate programmable contenant 25 formules différentes… Pour en arriver là, il a fallu se pencher sur l’adaptation de la technique au marché français et aux normes européennes.»

Pour l’aider dans son projet, Jean-Pierre Lecornet s’est adressé à la ruche d’entreprises de Maubeuge : «Je voulais un suivi, un support, un siège administratif, en attendant de m’installer à Gommegnies où je stocke mes matériaux. La BGE m’avait, elle, aidé pour le business plan.»

Son propre patron. Etre aux commandes, c’était un autre projet, plus ancien encore. «Je suis fils d’ouvrier, mon père était ajusteur et fier de l’être. J’ai un tempérament rebelle et consciencieux, ce qui n’est pas toujours bien vu dans les entreprises.» Jean-Pierre Lecornet précise qu’il a été salarié de 1982 à 2009, et qu’il a commencé avec un DUT de génie civil avant de devenir, chemin faisant, ingénieur CESI. «J’ai travaillé dans le bâtiment, le ferroviaire, l’enseignement, la sidérurgie, la métallurgie. J’ai été chargé de mission, chef de projet…»

Il confie aussi que son challenge professionnel est vécu en famille.

Particuliers et professionnels. Aujourd’hui, le quinquagénaire propose, avec son camion, des livraisons dans un rayon de 50 km autour de Gommegnies. «A 60%, ce sont des chantiers de particuliers bricoleurs et à 40% ceux de professionnels ou de petites entreprises du BTP. Mon but est de convaincre de l’intérêt de mes services : gain de productivité, pas de logistique et de nettoyage à prévoir, ça va vite, on ajuste tout sur place, pas de gâchis…»