Jean-Marc Morez, président de l'Umih Hauts-de-France : «Nous avons encore des atouts à développer»
Le 20 janvier dernier, Pierre Nouchi a transmis la présidence de l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih) Hauts-de-France à Jean-Marc Morez, gérant de la Villa Blanche à Dunkerque. Le bureau compte d'autres «références» des métiers de bouche avec le Coudekerquois Eric Dubois, trésorier et le Calaisien Hervé Lefebvre, secrétaire. Échanges avec le nouveau représentant régional des métiers de l'hôtellerie et de la restauration. Interview.
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Quel est votre parcours professionnel ?
Je suis traiteur d'événements et je possède des salons de réception. Villa Blanche est une petite entreprise dunkerquoise qui compte une vingtaine de personnes. J'ai commencé à 20 ans dans un restaurant, en 1989. J'ai découvert l'activité traiteur un peu plus tard grâce à des clients. Au fur et à mesure, je me suis totalement dédié à cette activité.
Qu'est-ce qui vous a conduit à la présidence de l'Umih Hauts-de-France ?
D'abord, mon amour du Nord, du Pas-de-Calais, de la Somme, de l'Aisne et de l'Oise. Bref, j'aime les Hauts-de-France ! Ensuite, j'ai une longue histoire avec l'Umih. J'y suis entré dès le début de ma carrière, car j'étais convaincu de tous les avantages que cela apporte. Puis je me suis impliqué dans le bureau de la section Dunkerque-Flandre-Littoral, à la fin des années 90. J'ai aussi été délégué traiteur d'événements jusqu'en 2022. À cette époque, il était question de la création d'une branche traiteur - qui sera lancée en 2023 -, j'ai participé à une réunion nationale à ce sujet. On sortait du Covid, qui a été une période plus compliquée encore pour notre branche, car l'activité a repris plus tardivement. C'est avec cette réunion que j'ai mesuré le rôle national de l'Umih et cela a forgé chez moi l'envie de m'investir encore plus. J'ai aussi siégé à la commission Finances avec Pierre Nouchi. Au fur et à mesure de nos discussions, j'en suis venu à avoir envie de me présenter au poste de président de l'Umih Hauts-de-France.
Comment débute votre mandat ?
Je n'occupe ce poste que depuis une dizaine de jours, mais déjà, c'est beaucoup de travail. Nous sommes en cours de constitution du programme d'actions qui compte cinq axes : l'emploi, la formation et l'inclusion ; le développement territorial ; l'innovation ; le soutien aux porteurs de projets et, enfin, les conseils juridiques. Ce dernier point recouvre les questions du quotidien comme la retraite, ou encore le développement de partenariats économiques pour faire progresser nos entreprises. L'idée est que l'Umih Hauts-de-France soit un facilitateur de la vie de ses adhérents.
Rapidement, il me faudra aussi fédérer les personnes qui nous aiderons dans nos projets. Humainement, ce sont de très belles rencontres qui m'attendent au cours de mon mandat. Je serai amené à réussir des dossiers, à subir des critiques peut-être sur d'autres, mais ça fait partie du jeu comme c'est le cas dans nos établissements. Il faut l'assumer, c'est tout.
Quel est le grand dossier à vos yeux ?
Globalement, on manque de certaines compétences. Par exemple, dans mon activité, il est plus compliqué de trouver des compétences en encadrement. Sur la feuille de route que nous dessinons, la première mission concerne ainsi l'emploi, la formation et l'inclusion. Nous devons être représentés auprès d’acteurs de la formation pour que les cursus soient les plus efficaces possibles. C'était déjà un totem de Pierre Nouchi et nous poursuivons le travail engagé. Nous ne sommes pas les seuls métiers en tension, et c'est aussi à nous de fidéliser nos salariés. Notre corporation s'est d'ailleurs largement remise en question.
Quelle est la dynamique régionale ?
Difficile de faire une généralité. Des établissements s'en sortent très bien, sont très présents et font preuve d'innovation. Nous avons une très belle région et notre job est de créer une dynamique toujours plus importante pour tous. Il faut rester en veille et innover… Tout en tenant compte de ce qui existe à proximité immédiate. Par exemple, à Dunkerque, l'industrie a le vent en poupe, cela aide. Sur le littoral, même quand le temps n'est pas de la partie, les gens qui ont envie de se ressourcer viennent massivement. Sur la Côte d'Opale, comme sur la baie de Somme, nous avons encore des atouts à développer.
Selon vous, quelles sont les forces et les faiblesses de notre région pour l'hôtellerie et la restauration ?
Notre plus grande force, c'est notre fierté et notre amour profonds pour nos territoires et leur beauté. Nous avons un passé, qui constitue notre ADN, auquel nous sommes attachés. En même temps, cela ne nous empêche pas de nous nous nourrir de ce qui se passe ailleurs. Le littoral, de Dunkerque à la baie de Somme, est un autre atout, et il nous faut l'utiliser au maximum. En ce qui concerne les faiblesses... Je dirais que le tourisme étant bien fléché en Hauts-de-France, il nous faut innover pour que cette activité inonde plus encore tous les territoires.