«J'aime construire une équipe de partenaires»

Anne Perez, directrice de la Sécurité et de la Relation Client chez Verisure depuis 2016, a effectué une partie de sa carrière dans les sphères dirigeantes. Forte d'une expérience variée dans le domaine de la relation client, elle manage deux centres de télésurveillance, dont le site de Villeneuve-d'Ascq, qui compte 300 personnes.

 «Je cherche en permanence l'équilibre entre bienveillance et exigence», Anne Perez.
«Je cherche en permanence l'équilibre entre bienveillance et exigence», Anne Perez.

La Gazette : Quel est votre rôle au sein de Verisure ?

Anne Perez : Au sein de la direction sécurité client, ma mission principale est d’adresser l’excellence opérationnelle de nos services. A partir du moment où le client est installé dans notre système de surveillance et devient notre protégé, nous opérons l’ensemble de la chaîne de service. Notre portefeuille se compose d’entreprises et de résidentiel, sachant que 80% de notre marché est plutôt dédié aux particuliers. Les sociétés sont généralement des TPE ou des commerçants.

Votre carrière professionnelle
a-t-elle toujours tourné autour de la relation client ?

J’ai deux fils rouges : la relation client et la transformation des organisations tournées vers le client. J’ai rejoint le groupe France Loisirs fin 1996. J’y ai développé ce qui deviendra les centres relation client. J’ai opéré à la direction de différentes branches du groupe, dont les activités de VPC industrielle – une activité historique de France Loisirs – et les structures logistiques. J’ai quitté France Loisirs fin 2011. Je suis partie dans le monde du prêt-à-porter féminin, avec l’enseigne «Un jour ailleurs». J’ai travaillé sur le projet de développement de la marque avec un focus client. Cette aventure a duré 18 mois. J’ai, à ce moment-là, fait le choix de créer ma propre structure, Humadia Conseil, à travers laquelle j’ai opéré auprès de différents acteurs du marché, ce qui m’a permis de rencontrer de nouveaux secteurs d’activité. Ma mission était d’accompagner les sociétés dans leur projet stratégique de transformation. Il y a deux choses qui font avancer une entreprise : son capital client et son capital humain. C’était un bon moment pour adopter une position d’observateur tout en restant acteur. C’est comme ça que j’ai rencontré Verisure.

Comment êtes-vous entrée au sein de Verisure ?

J’ai eu deux temps d’arrivée. Je suis d’abord intervenue à travers ma société en tant que prestataire externe sur la direction du site de Villeneuve-d’Ascq et celle de la télésurveillance, pendant six mois. Finalement la rencontre a eu du sens et nous avons décidé de poursuivre la route ensemble. Cela a été une rencontre opportune. J’ai très vite eu la conviction que ce que je pouvais offrir en termes de services correspondait à ce que l’entreprise avait besoin, de par mon expertise d’entreprise et ma contribution sur une direction opérationnelle de service client par la télésurveillance.

Avez-vous une méthode de management
particulière ?

Je pense qu’un projet d’entreprise, c’est une aventure d’hommes et de femmes. Je cherche en permanence l’équilibre entre bienveillance et exigence, afin d’aller chercher l’excellence. J’ai un management très participatif, tout en sachant être directive quand c’est nécessaire. J’aime construire autour de moi une équipe de partenaires : on agit ensemble dans une vraie complémentarité. Au sein de ma structure, Humadia Conseil, j’ai surtout cherché des complémentarités d’action avec des sociétés pour pouvoir intervenir sur certains dossiers.

Êtes-vous impliquée dans un réseau
de dirigeants ?

J’ai suivi un parcours certifiant exécutif à l’ESSEC sur la question de la diversité dans la gouvernance. A ce moment-là, j’ai intégré le “Cercle gouvernance et équilibre” à Paris, qui est l’émanation de ce programme, dans lequel j’ai été active très longtemps. C’est un réseau composé essentiellement de femmes, mais les hommes sont les bienvenus. Le sujet est passionnant, car la diversité apporte une vraie clé de performance par la complémentarité des compétences recherchées. Je n’ai jamais vraiment rencontré de plafond de verre, mais il y a des réalités et chaque femme a une expérience différente. Je suis convaincue que le parcours que l’on fait, que l’on soit homme ou femme, se dessine par ce que l’on offre comme expertise, compétence ou personnalité, qui apporte de la valeur. Néanmoins, en tant que femme, dans certains milieux très masculins, on peut être confrontée à certaines difficultés. C’est donc intéressant de se capter dans ce type de cercle de partage pour se sentir en toute circonstance légitime.

Avez-vous des projets pour Verisure
sur l’année 2019 ?

Le projet de l’entreprise est toujours de chercher à être leader sur le marché et de proposer des services premium. Si on regarde les dix dernières années, on est sur une croissance de 20% par an. Notre chiffre d’affaires tourne autour de 200 millions d’euros en 2018. Nous avons plusieurs convictions fondamentales qui drainent notre projet : être numéro 1 et référent dans notre secteur à travers l’excellence du service, la satisfaction et la protection de nos clients, mais aussi avec le meilleur niveau d’engagement de nos collaborateurs… La concurrence sur notre marché est présente car le secteur est assez dynamique. La clé de notre différenciation, c’est que l’on adresse, à travers notre offre, des valeurs de proximité ainsi que la dimension humaine de notre chaîne de service.

Date marquante. «C’est la naissance de mes fils. C’est marquant en tant que femme, mais aussi dans la vie professionnelle. Par rapport à mon parcours, ces moments décuplent une énergie incroyable.»

Lieu marquant. «Au-delà du lieu, ce qui m’a spontanément inspirée, c’est comment je vais à la découverte de celui-ci. Voyager avec un sac à dos et se donner l’opportunité de découvrir des choses.»

Deux femmes inspirantes. «Inès de La Fressange, pour son côté femme moderne qui a vraiment su gérer sa carrière et qui a parfaitement travaillé son image.

Christine Lagarde, une femme qui a su marquer son empreinte au FMI et qui est arrivée par la seule reconnaissance de son parcours dans un milieu très masculin.»