Construction

Itancourt : Activ'Paille s’active face à une demande croissante

Créée il y a un seulement un an à Itancourt dans l'Aisne, Activ'Paille a du pain sur la planche. Proposant un isolant naturel composé de bois lamellé-collé et de paille made in France, l’entreprise voit son carnet de commandes en plein boom et a pour objectif de tripler sa production actuelle.

Tous les murs d’Activ Paille sont construits sur le site d’Itancourt. Le bois lamellé-collé utilisé est made in France. ©Activ Paille
Tous les murs d’Activ Paille sont construits sur le site d’Itancourt. Le bois lamellé-collé utilisé est made in France. ©Activ Paille

Un an seulement après sa création, Activ'Paille manque déjà d’espace... Installée dans un bâtiment de l’ancien site Nestlé à Itancourt, l'entreprise n'a pourtant lancé sa production qu'à la fin avril 2021. Mais depuis la demande ne cesse de grimper. En effet, dans une période où l’on s’alerte sur la consommation énergétique de nos bâtiments en nette hausse, cet isolant reliant la paille et le bois, deux composants naturels et écologiques, est de plus en plus convoité.

« C’est un type d’isolant peu coûteux et biosourcé ! », explique Adrien Cardon, co-fondateur de l'entreprise. Et les clients sont séduits par ses performances thermiques, ainsi que par sa capacité à stocker 12 et 15 kilos de carbone par m² de mur. 

C'est le cas par exemple de la ville de Saint-Quentin, qui a souhaité faire appel à l'entreprise locale, dans le cadre de la rénovation de son gymnase. « Sur ce projet on intervient comme sous-traitant du charpentier 2C2B de Bohain-en-Vermandois pour lequel on réalise les murs en ossature bois paille. Ils ont dessiné les murs par rapport à notre process industriel, ensuite on a relu les plans et on est passé à la production. » Outre les collectivités locales, Activ'Paille travaille également avec des leaders du bâtiment en France comme Eiffage, Bouygues ou Vinci, mais aussi avec des bailleurs sociaux et des particuliers.

Tripler la production

Activ'Paille a pour objectif de tripler sa production, afin d’obtenir un chiffre d’affaires avoisinant les 2 millions d’euros. ©Activ'Paille

Recruter et pousser les murs. Tels sont donc les enjeux des prochains mois pour Activ Paille. La société qui produit aujourd’hui 10 à 15 000 m² de caissons par an, souhaite tripler ce volume rapidement.

« Nous aurons une période de recrutement l’été prochain, voire même en septembre, annonce Adrien Cardon. Mais nous embauchons aussi au fil de l’eau en fonction des besoins de l’usine. » Ces personnes pourront s’ajouter aux dix salariés déjà présents sur le site pour assurer la production et le fonctionnement du bureau d’études. « L’avantage c’est que notre système constructif ne demande pas de grandes capacités au niveau de la fabrication », note Adrien Cardon.

Mais ce n’est pas le seul changement attendu. Un agrandissement de l’usine est prévu grâce à l’acquisition d’un bâtiment à proximité de celui actuellement occupé par Activ'Paille. Il y sera installé une nouvelle ligne de production. 

« La deuxième usine va permettre de passer à 60 000 m² de caissons par an, assure le chef d'entreprise. La ligne de production actuelle va être modifiée et nous allons poursuivre son automatisation ainsi que son développement. » Dans l’optique unique de répondre à des demandes toutes aussi différentes les unes des autres et d’atteindre un chiffre d’affaires, à long terme, de 2 millions d’euros.

Des bottes moins larges

La paille est récupérée des champs de cinq agriculteurs dans un rayon de 20 km autour de l’usine. ©Activ'Paille

En parallèle, Activ'Paille cherche à élargir son offre. Actuellement la structure du caisson est réalisée en lamellé-collé made in France Il encadre la paille compressée –afin qu’il n’y ait pas d’air pour limiter les risques d’inflammation – récupérée dans les champs de cinq agriculteurs dans un rayon de 20 km autour de l’usine. En 2022 ils pourraient être dix. Adrien Cardon précise : « Une botte de paille fait 36 cm, or des poutres en bois massif d’une épaisseur de 36 cm sont introuvables et se serait extrêmement coûteux. Depuis quelques semaines on travaille sur des nouvelles bottes dont l'épaisseur pourra varier. Nous avons des bottes qui feront 22 cm d’épaisseur par exemple. C’est la taille qui se fait le plus sur le marché. »