InVivo va peser deux fois plus avec Soufflet

InVivo va doubler son chiffre d’affaires à 10 milliards d’euros, et ainsi devenir le 2e groupe coopératif agricole européen, grâce à l’acquisition du groupe français Soufflet, premier collecteur de céréales en Europe.

L’usine de Valenciennes continuera d’exister sous le nom de la marque Soufflet, après le passage sous contrôle InVivo. © Aletheia Press/B. Dequevauviller
L’usine de Valenciennes continuera d’exister sous le nom de la marque Soufflet, après le passage sous contrôle InVivo. © Aletheia Press/B. Dequevauviller

Le groupe InVivo, union nationale de coopératives agricoles, a annoncé, le 3 mai dernier, la signature d’un accord portant sur l’acquisition du groupe Soufflet. Le montant n’a pas été communiqué. Le groupe InVivo, dont la raison d’être est de favoriser la transition agricole et alimentaire vers un agrosystème résilient, réunit 192 coopératives. Il englobe quatre pôles d’activité - Bioline by InVivo (agriculture), InVivo Retail (jardinerie et distribution alimentaire), Cordier by InVivo (vin) et InVivo Grains (commerce des grains) – ainsi qu’une entité dédiée à l’innovation – InVivo Digital Factory.

De son côté, Soufflet opère sur les filières orge, blé, riz et légumineuses, et dans l’accompagnement des viticulteurs. Premier collecteur privé de céréales en Europe, via sa filiale Soufflet négoce, c’est un acteur incontournable sur le marché mondial du malt, mais aussi un industriel de la boulangerie-pâtisserie, connu du public au travers des marques "Pomme de pain" et "Baguépi".

Renforcer la «Ferme France»

Ce rapprochement va permettre de créer un pilier de la souveraineté alimentaire nationale. «L’accès aux ressources alimentaires est devenu un enjeu stratégique, explique Philippe Mangin, président d’InVivo. Ce rapprochement constituera un fer de lance au service de la transition agricole et des intérêts de la 'Ferme France', avec une réponse 100% française qui préservera notre souveraineté alimentaire, mais aussi celle de l’Europe.»

Avec un chiffre d’affaires combiné de près de 10 milliards d’euros, dont environ la moitié réalisé à l’international, ce nouvel ensemble rayonnera dans plus de 30 pays, avec plus de 90 sites industriels (59 en France), et plus de 12 500 salariés (10 000 en France). La nouvelle entité devra se mesurer à des mastodontes comme Cargill, ADM ou Dreyfus.

Thierry Blandinières, directeur général d’InVivo, se retrouve à la tête d’un groupe comptant 90 sites industriels en Europe. (@InVivo)

«C’est un début, confirme Thierry Blandinières, directeur général d’InVivo. Mais c’est la bonne direction. L’Union européenne doit se doter de champions si elle veut affronter la concurrence américaine et chinoise Le maintien de la marque Soufflet constituera la clé de voûte de ce nouveau poids lourd. «C’est là que réside la réussite de ce rapprochement», assure Jean-Michel Soufflet, président du directoire du groupe Soufflet.

En attente de l’aval des autorités de concurrence

Avec cette acquisition, InVivo complète et enrichit ses compétences, ses savoir-faire et ses activités de R&D, en vue de développer les filières d’excellence et durables, du champ à l’assiette. La stratégie d’avenir proposée par le nouveau groupe repose sur trois ambitions : devenir une référence incontournable dans les solutions agricoles innovantes, investir dans les métiers de l’agriculture et de l’alimentation du futur, contribuer à la croissance économique et au rayonnement de l’agriculture et de l’agroalimentaire français dans le monde.

Jean-Michel Soufflet continuera d’apporter son concours à InVivo. «Nous allons nous appuyer sur les compétences de Soufflet, dont nous voulons préserver l’identité, les marques et la politique commerciale», confirme encore Thierry Blandinières. L’opération doit encore être soumise à l’approbation des autorités de concurrence, mais devrait être finalisée avant la fin de l’année.