Investissement matériel + enseignement technique = la clef du succès ?

En 2000, à 40 ans, Pierre Zaplet reprend la société de M. Vandermersch dans la zone du Haut-Pont (Saint-Omer), sur le site de l’ancienne fonderie. A côté des unités existantes – Saméco (chaudronnerie et construction métallique) et Avmo (montage et maintenance) –, il crée Mécalibre, un atelier d’usinage, son premier métier. Huit années d’expansion et puis la crise…

Pierre Zaplet.
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Jérôme sur le tour de 8 mètres, Franck sur la fraiseuse Mazak’ 530C, Grégory qui programme son tour à commandes numériques Fanuc, Mickaël sur le tour à commandes numériques avec axes de fraisage Mazak QTS 200 M, Philippe sur une fraiseuse traditionnelle Huron, et Miguel sur un tour traditionnel Cazeneuve 20 M.

2009-2012, l’adaptation et le rebond. Fin 2008, du jour au lendemain, les commandes se tarissent. On ignore quelle sera la durée de cette dépression qui frappe l’économie mondiale. Quelles décisions prendre ? Pierre Zaplet va agir sur trois niveaux : il arrête le pôle dépannage Avmo (les sociétés clientes s’efforcent de réparer elles-mêmes), il réduit fortement ses effectifs en même temps qu’il investit dans un matériel haut de gamme.
Pour l’activité chaudronnerie, il se dote d’une plieuse à commande numérique. Dans l’atelier usinage, les investissements sont plus conséquents. Après l’acquisition d’un tour de 8 mètres de long entre pointes et d’une équilibreuse Hofmann, il vient d’enrichir son parc machines de trois centres d’usinage et d’un nouveau tour avec axe de fraisage. Autant de machines-outils à commandes numériques qui permettent la réalisation de pièces complexes sur un seul site. Le fraiseur et le tourneur sont devenus programmateurs : les nombreux outils fixés sur le mandrin circulaire exécutent leurs tâches successives en un temps réduit.
Qualité et rapidité mais aussi sécurité car chaque pièce métallique pendant l’usinage est dans un univers totalement protégé : l’opérateur observe l’avancement au travers d’un carter transparent, sans contact avec les outils et les copeaux.
A côté de ces investissements en matériels professionnels, Pierre Zaplet a effectué un remodeling immobilier. Il a habillé l’enveloppe en tôle de ses ateliers d’un élégant carénage en bois. Dans le même temps, il a transformé le terrain vague voisin en un vaste parking en enrobé d’une capacité de 60 véhicules.

Un pédagogue obstiné.Un parc machines de qualité sousentend un personnel qualifié. L’apprentissage des jeunes et leur encadrement par des collègues chevronnés sont deux règles basiques de la maison. Dès son arrivée à Saint-Omer, Pierre Zaplet s’est rapproché de l’équipe enseignante du lycée technique Jacques- Durand. Il a accueilli de nombreux stagiaires et formé des générations d’apprentis. Cependant, il a toujours regretté l’absence d’une section usinage au sein de l’établissement. A une époque où le chômage croît de façon vertigineuse, il est choquant que les professionnels de la métallurgie ne trouvent pas les usiniers et techniciens formés qu’ils recherchent. Pourtant, à niveau égal, les salaires de cette branche sont supérieurs à ceux d’autres filières. De plus, les conditions de travail ont beaucoup changé et les

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tâches sont valorisantes : les collaborateurs de Pierre Zaplet sont devenus de vrais pilotes de machinesoutils à commandes numériques.
Autre conséquence de la pénurie en personnel qualifié (comme les soudeurs) : le débauchage par la concurrence est monnaie courante. L’obstination de Pier re Zaplet a été récompensée. Avec le soutien du proviseur M. Lasalle et d’autres intervenants, la section bac pro usinage verra le jour, dans quelques semaines, au lycée Jacques-Durand.
C’est pour mieux faire connaître son usine, son parc machines et les différents métiers que proposent Mécalibre et Saméco. C’est aussi pour faire découvrir les f ilières de l’enseignement que Pierre Zaplet a organisé une journée portes ouvertes le 14 septembre.