Initiative Pays de Saint-Omer met à l'honneur ses entrepreneurs

Le 21 mars dernier, à la Maison du Papier d'Esquerdes, Initiative Pays de Saint-Omer présentait les nouveaux entrepreneurs du territoire à l’occasion de sa matinale. Ils sont opticiens, restaurateurs, gérants de pompes funèbres et de pressings. 

À 28 ans, Martin Carlier vient de créer sa société de pompes funèbres à Dohem, dans un ancien café au cœur du village. «Pour l'anecdote, le café s'appelait Le Paradis», sourit le jeune dirigeant. «Ma mère est thanatopractrice, j'ai toujours eu envie de pratiquer ce métier que je connais depuis tout petit». Diplômé d'un master en marketing, il travaille d'abord comme commercial dans la télésurveillance. «Vu mon âge, je me suis dit que c'était le bon moment pour me lancer».

C’est chose faite depuis le 29 janvier, avec l’accompagnement d’Initiative Pays de Saint-Omer. «On peut consentir à une partie de financement par un prêt d'honneur avec un taux de 0%», explique la directrice de la structure, Stéphanie Bertrand. En 2023, Initiative a accompagné et financé 66 entreprises et a consacré un million d'euros pour les prêts d'honneur. «Quand Initiative a prêté un euro, un entrepreneur a mobilisé six euros en banque». 

Le défi des reprises

Le plus souvent, Initiative aide à la création d'entreprises. Mais la structure accompagne aussi les reprises, dans 30% des cas. «Il y a cet enjeu d'avoir des repreneurs pour les entreprises à céder, souvent dans le cas de départs en retraite. C'est fondamental pour pérenniser nos centres-villes», poursuit Stéphanie Bertrand.

Un cas de figure qui concerne François Chavatte, opticien à Arques depuis la mi-janvier. Il a pris la succession d'Annick Forestier, 82 ans, qui conserve néanmoins sa deuxième boutique. «Je pense qu'elle n'est pas encore prête pour la retraite», sourit le jeune opticien. Dans sa boutique, l'Arquois développe son style. «J'ai absolument voulu partir sur des marques françaises pour mettre en avant le savoir-faire hexagonal. À plus long terme, j'aimerais aussi partir sur des collections écoresponsables». 

Pérenniser l'emploi

Non loin, la Taverne Duchenot de Saint-Omer a également changé de propriétaire. «On est une brasserie traditionnelle avec de la cuisine régionale, comme la carbonnade ou le welsh», indique Sandrine Caremel, gérante depuis le mois de décembre. Les cinq salariés de l'établissement ont été conservés, répondant à un autre enjeu pour le territoire, celui de l'emploi. Depuis 2002 et le lancement du dispositif, Initiative revendique ainsi près de 2 900 emplois directs créés ou maintenus.

Du côté d'Aire-sur-la-Lys et Saint-Martin-lez-Tatinghem, ce sont deux pressings qui ont changé de main en décembre 2023. «Au regard du chiffre d'affaires des deux établissements et du prix de vente, c'était une très belle opportunité», rapporte Laurent Fourdraine, déjà propriétaire d'un pressing à Vitry-en-Artois. Une reprise qui a non seulement permis de pérenniser les deux boutiques, mais aussi de préserver deux emplois et d'en créer un troisième.