Basée à Saint-Pol-sur-Ternoise

Ingredia veut décarboner et se dote d’une chaufferie biomasse

Du ciment pour sceller l’engagement. Le 13 janvier dernier, Ingredia et Engie Solutions posaient la première pierre de la future chaufferie biomasse de l’entreprise agroalimentaire. Un geste symbolique qui témoigne des ambitions de décarbonation de la société du Nord.

Les salariés autour de Serge Capron, président de Prospérité Fermière - Ingredia, Sandrine Delory, directrice générale de Prospérité Fermière - Ingredia et Yann Rolland, directeur général délégué Engie Solutions. © Aletheia Press/L.Péron
Les salariés autour de Serge Capron, président de Prospérité Fermière - Ingredia, Sandrine Delory, directrice générale de Prospérité Fermière - Ingredia et Yann Rolland, directeur général délégué Engie Solutions. © Aletheia Press/L.Péron

Adieu au gaz et bienvenue au bois… l’entreprise Ingredia, basée à Saint-Pol-sur-Ternoise, se dote d’une chaufferie biomasse flambant neuve, la pose de la première pierre a eu lieu le 13 janvier dernier. «La chaufferie biomasse, que nous avons construite par nos propres moyens en 2008, est vieillissante. Nous avons décidé de la mettre à l’arrêt et d’en faire construire une nouvelle. Cette fois, nous sous-traitons. C’est l’entreprise Engie Solutions qui s’occupe de tout» introduit Sandrine Delory, directrice générale de Prospérité fermière - Ingredia.

En effet, pour réaliser les travaux et alimenter la chaufferie, une fois celle-ci sortie de terre, c’est Engie Solutions qui sera aux commandes. «Nous avons signé un contrat de quinze ans avec Engie Solutions. Nous allons leur verser un loyer chaque mois pour que la société alimente la chaudière. Au bout de quinze ans, elle nous revient» détaille la directrice générale. La chaudière biomasse, qui coûte près de 13 millions d’euros, devrait sortir de terre d’ici la fin d’année 2023. Elle est financée à hauteur de 5 millions d’euros par des subventions de l’Ademe, le reste est pris en charge par Engie Solutions.

25 tonnes de vapeur par heure

La chaufferie biomasse, qui coûte près de 13 millions d’euros, doit sortir de terre en fin d’année 2023. © Aletheia Press/L.Péron

Une fois la construction finalisée, la chaufferie biomasse de 17 MW permettra de produire 25 tonnes de vapeur par heure, un débit essentiel pour l’entreprise agroalimentaire du Nord. «Pour fabriquer du lait, beaucoup ne le savent pas, mais nous avons besoin d’énormément de vapeur. Comme cette vapeur provient d’une chaufferie biomasse, nous pouvons dire qu’elle est verte. Nous allons donc fabriquer du lait décarboné» se réjouit Sandrine Delory. Avec cette installation, les 405 millions de litres produits par an seront des produits à 85 % décarbonés, au lieu de 60 % aujourd’hui avec la chaufferie vieillissante.

La construction de cette chaufferie, dont les discussions avec Engie Solutions ont été entamées bien avant la guerre en Ukraine et la flambée des prix de l’énergie, entre dans un plan de décarbonation plus global d’Ingredia. «Nous avons lancé un plan énergie qui comprend trois projets. Le premier, déjà réalisé, se nomme Oversea. Nous avons mis en place des outils qui nous permettent d’avoir accès à des données sur la partie énergie et de mieux la contrôler. Le second se nomme Flash. Il est également achevé. Nous avons fait certifier notre site ISO5001, par un tiers. Et enfin le projet Vulcain, qui est la construction de la chaudière biomasse» détaille la directrice générale. Ingredia garde le cap vers la décarbonation.

Un lait de qualité et décarboné

L’entreprise agroalimentaire, qui réalise 55 % de son chiffre d’affaires à l’étranger est en concurrence directe avec ses homologues de l’internationale. «Nous avons, par exemple la concurrence directe des Etats-Unis. Là-bas, l’énergie est 5 % moins cher qu’en France, nous ne pouvons pas rivaliser sur le prix du lait, alors nous avons décidé de nous démarquer autrement» confie Sandrine Delory. Cela passe donc par l’innovation et la décarbonation. L’entreprise Ingredia se veut être un acteur du climat, du lait au produit fini.