Impulser l’envie d’innover sur tout le territoire

Du 24 au 28 novembre prochain, les acteurs du réseau J’innove en Nord-Pas-de-Calais organisent une semaine entière dédiée à l’innovation à travers 17 manifestations dans 11 villes de la région. Imaginé dans le cadre de la "Stratégie recherche innovation pour une spécialisation Intelligente" (SRI-SI) – une des priorités du Schéma régional de développement économique (SRDE) –, l’événement avait rassemblé plus de 1 700 participants en 2012.

Michaël Popek nous explique en quoi l'intelligence économique est l'affaire de tous.
Michaël Popek nous explique en quoi l'intelligence économique est l'affaire de tous.
D.R.

Michaël Popek nous explique en quoi l'intelligence économique est l'affaire de tous.

Cette année, la manifestation consacrera, pour la première fois, plusieurs conférences sur la thématique de l’intelligence économique. Le Nord-Pas-de-Calais fait d’ailleurs partie des régions pionnières en matière d’intelligence économique. Michaël Popek, en tant que coordinateur “intelligence économique” chez NFID, anime et coordonne la mise en œuvre de la Stratégie régionale d’intelligence économique.

La Gazette. Comment pourrait-on décrire l’intelligence économique ?

Michaël Popek. L’intelligence économique est avant tout une manière de penser et d’agir au-dedans comme au-dehors de l’entreprise. Par la maîtrise de l’information stratégique, elle contribue à l’amélioration de la performance de l’entreprise, mais c’est aussi un outil de prévention des risques entrepreneuriaux et technologiques. Que ce soit pour décrypter le jeu concurrentiel et les rapports de force au sein du secteur, prospecter de nouveaux marchés à l’étranger, connaître l’avis des consommateurs, suivre les évolutions technologiques susceptibles d’influer sur le devenir de son métier, protéger et valoriser les actifs de l’entreprise…, l’intelligence économique permet au chef d’entreprise d’identifier les opportunités et les menaces sur son secteur d’activité suffisamment en amont pour prendre les bonnes décisions. Pour les entreprises qui la pratiquent, c’est donc un formidable levier de compétitivité, voire un facteur clé de succès pour les plus exposées d’entre elles.

En quoi est-elle l’affaire de tous, grandes comme petites entreprises ?

Au-delà de leur survie, les entreprises, même les plus petites, se doivent de développer en permanence leurs capacités à s’adapter à leur environnement et à affronter la mondialisation. C’est pour cela que l’intelligence économique constitue un outil privilégié de gestion de l’incertitude. Malheureusement, ce précieux levier de compétitivité est souvent délaissé par les TPE-PME qui le considèrent comme trop coûteux, complexe à mettre en œuvre ou réservé aux grandes entreprises. En réalité, l’intelligence économique peut tout à fait s’adapter aux besoins d’une petite structure, car de nombreux services gratuits permettent d’être à l’écoute de son environnement, à condition d’y consacrer un peu de temps et d’énergie. De plus, les TPE-PME peuvent être accompagnées par les acteurs publics.

Pourquoi avoir voulu intégrer ce thème dans la semaine J’innove ?

Parce que l’intelligence économique contribue à mettre les entreprises en posture d’innovation. Etre en mesure d’innover constitue prioritairement un état d’esprit. L’intelligence économique va permettre de sortir des schémas convenus, de décloisonner l’entreprise, de penser et d’agir autrement. Innover, c’est un exercice quotidien d’amélioration continue de ses produits et de son offre à partir de «signaux» que l’entreprise va capter dans son environnement et qui vont permettre de répondre aux attentes des clients. Il est donc essentiel pour une entreprise de savoir collecter les informations et de les partager.

En quoi consiste la Stratégie régionale de l’intelligence économique lancée en 2013 ? Pouvez-vous donner des exemples concrets de sa mise en œuvre ?

Dans les 15 à 20 ans à venir, le challenge pour notre région sera de mobiliser l’ensemble des acteurs régionaux pour faire en sorte que notre territoire devienne leader au niveau européen dans quelques domaines d’activités stratégiques. Dans le cas contraire, la région restera un atelier de sous-traitance soumis aux décisions extérieures et le tissu économique régional continuera à se fragiliser. L’Etat et la Région se sont donc fixé comme ambition de développer une culture de l’anticipation et de la protection au sein des acteurs économiques régionaux. Concrètement, cela se traduit par la mise en œuvre d’un plan d’actions élaboré collectivement par les acteurs publics. Il s’agit principalement d’actions de sensibilisation et de soutien à la mise en œuvre de méthodes et d’outils en entreprise sur les différentes dimensions de l’intelligence économique, à savoir la veille stratégique, le soutien à la compétitivité et la sécurité économique. Plus de 400 entreprises régionales sont d’ores et déjà mobilisées. Il reste à convaincre les autres.