Impact, confusion et flair des entrepreneurs...

Quelques jours avant le premier tour des dernières élections europénnes, Le Club des entrepreneurs sortait les résultats d'une petite enquête sur ce que pensaient les entrepreneurs de l'Europe. Retour sur une problématique sous-étudiée...

L’enquête omet de prendre en considération la Conférence intergouvernementale dans le choix des institutions proposées aux chefs d’entreprise.
L’enquête omet de prendre en considération la Conférence intergouvernementale dans le choix des institutions proposées aux chefs d’entreprise.

 

L’enquête omet de prendre en considération la Conférence intergouvernementale dans le choix des institutions proposées aux chefs d’entreprise.

L’enquête omet de prendre en considération la Conférence intergouvernementale dans le choix des institutions proposées aux chefs d’entreprise.

Pour ce questionnaire, l’association Le Club des entrepreneurs a adopté la méthode suivante : le questionnaire a été envoyé par Internet à un échantillon de 1 003 entrepreneurs français (du 5 au 17 mai) selon des quotas s’appuyant sur la taille de l’entreprise, son implantation territoriale et la nature de son activité. Le document ne comprend que cinq questions mais celles-ci sont centrales.

«D’une manière générale, diriez-vous que l’impact de l’Union européenne sur les entreprises françaises est … ? ». A cela, les dirigeants répondent «très important » (64%) ou «important» (26%). Ils sont naturellement au fait d’une information capitale : la réglementation européenne s’impose aux réglementations nationales.

La seconde question porte sur l’impact de deux institutions européennes choisies par les enquêteurs (Commission, Parlement). Les trois quarts ne savent pas dire qui les impacte le plus ; 20% pensent que c’est le Parlement et 4% penchent pour la Commission. Si cette dernière propose des lois, c’est le Parlement qui les vote. Oubli conséquent des enquêteurs : la Conférence intergouvernementale qui établit l’agenda et qui adopte les propositions de la Commission à l’unanimité de ses membres. Ce sont bien les gouvernements qui conservent le bouton “stop”, mais ils ne sont pas mentionnés dans l’étude.

10% n’y croient déjà plus. Entrant dans le détails, les enquêteurs ont demandé aux dirigeants quel texte les avait le plus impactés : 62% ne savent pas l’évaluer contre 37%. «Ce qui peut paraître étonnant compte tenu, d’abord, de la proximité de l’échéance de la campagne des élections européennes et ensuite de la médiatisation importante des débats autour de certains textes européens», commentent les enquêteurs. Il faut croire que ces débats ont été confus ou que les téléspectateurs dirigeants ne les regardaient que d’un œil, par désintérêt manifeste. Quid demain ? Les entrepreneurs pensent que l’impact de l’Union européenne sur les affaires est «grandissant» (51%), «constant» (36%). Mais 10% disent que l’impact s’affaiblit : des adeptes du grand export ou des entrepreneurs qui subodorent que la crise fera nécessairement voler en éclats une Union qui ne les protègent pas ? Cependant, ils sont encore très majoritaires à penser que l’Europe est un atout au quotidien (79%), mais déjà 16% la considèrent comme un handicap. Souvent «illisibles», les institutions européennes pèsent mais restent absconses. On attend une étude plus fine pour sortir d’une certaine confusion.