Immune InsighT prend son envol

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D.R.

Immune InsighT est issue de la recherche académique menée par l'équipe de Nadira Delhem en immunologie des cancers (UMR 8161-Université de Lille/Institut Pasteur de Lille et CNRS).


 

Incubée au sein d’Eurasanté depuis 2014, la start-up biopharmaceutique, installée sur le campus de l’Institut Pasteur de Lille, a été officiellement créée début juillet. Spécialisée dans l’évaluation de candidats-médicaments sur le système immunitaire, en amont d’essais cliniques, la société s’appuie sur un savoir-faire unique et d’ores et déjà reconnu au-delà des frontières hexagonales.

 

Détecter les effets indésirables de candidats-médicaments – ou nouvelles molécules – et mesurer leur impact sur le système immunitaire : telle est l’expertise inédite menée par l’équipe d’Immune InsighT. «Nous développons des techniques et un savoir-faire rares. Nous sommes les seuls aujourd’hui à proposer cette méthode en France et même à l’échelle européenne», affirme Nadira Delem, docteur et cofondatrice de la société.

 

Eurasanté : le tremplin. A la genèse du projet, Nadira Delem et le docteur Olivier Moralès souhaitent créer une plate-forme afin de centraliser leurs activités de recherche. Leur travail a, en effet, abouti à plusieurs découvertes significatives et leur a permis, ipso facto, de se faire connaître : «Nous commencions à être de plus en plus sollicités par les laboratoires pharmaceutiques», indique la cofondatrice. Mais c’est en 2014 que tout s’accélère. Eurasanté se rapproche du duo de docteurs et les convainc de rejoindre l’incubateur en mars 2014. «Nous ne les avions pas sollicités, ils sont venus nous chercher, raconte Nadira Delem. Nous avons pu valoriser notre savoir-faire grâce à Eurasanté et bénéficier d’une enveloppe budgétaire qui nous a permis de faire des études de marché afin d’évaluer notre positionnement face à la concurrence nationale et internationale. Sans eux, on n’en serait pas là», estime-t-elle. En 2015, Immune InsighT dépose une signature moléculaire auprès de l’INPI. Mais c’est véritablement le 12 juillet dernier – date de sa création officielle – que la start-up prend une nouvelle dimension. «Maintenant que nous avons un nom, nous espérons que les contrats se multiplient dès septembre. Si c’est le cas, nous serons bien obligés de recruter», explique Hamza Aboussemdai, ingénieur et président de la société.

 

Intérêt grandissant des industriels. Immune InsighT réalise des prestations «à la carte» pour des laboratoires pharmaceutiques mais également académiques. À partir d’une problématique et d’un panel de candidats-médicaments, la jeune société élabore une feuille de route et évalue lequel a le moins d’impact sur le système immunitaire en phase préclinique. «C’est un savoir-faire sur mesure qui interpelle les industriels, car ils n’ont pas le temps de réaliser ces tests et ce sont des sommes astronomiques qui sont engagées.» Un gain de temps et un gain d’argent donc, pour des laboratoires et entreprises qui peuvent anticiper l’éventuel échec d’un essai clinique long et coûteux.

 

«Etre à la hauteur de ce qui nous attend». Ces évaluations ex vivo et in vivo dans les domaines du cancer, de la transplantation, des maladies auto-immunes et inflammatoires pourraient également s’étendre aux secteurs agroalimentaire et cosmétique prochainement. Pour l’heure, la start-up ne veut pas rater ses débuts. «C’est une belle aventure qui commence, nous rentrons dans le vif du sujet», juge Nadira Delem. Sur le marché, Immune InsighT a l’étiquette de «petite start-up», mais elle bénéficie d’ores et déjà d’une reconnaissance à l’international (Etats-Unis, Japon…). Les retours positifs de gros industriels étrangers pourraient rapidement faire changer la donne. «Nous avons une signature moléculaire unique, il faut surfer sur notre avance. Tout va se jouer maintenant, nous devons être à la hauteur de ce qui nous attend», assure l’intéressée. L’équipe espère décrocher dès septembre un premier contrat. Une entrée en matière qui laisserait augurer de belles perspectives d’avenir.