« Il y a des histoires qui se terminent, d’autres qui se cré

« La Picardie est une région qui a des atouts. » Claude Gewerc en est convaincu mais regrette que ceuxci ne soit pas valorisés, notamment dans les médias. Le président du conseil régional, qui a reçu Picardie la Gazette, évoque ses atouts, l’image de la région et la politique menée par celle-ci auprès des entreprises depuis sa première élection en 2004. Et il mise beaucoup sur la chimie verte.

Le président du conseil régional siège au Comité des régions de l’Union européenne (ici en 2011), où il remettra un rapport sur la politique industrielle européenne.
Le président du conseil régional siège au Comité des régions de l’Union européenne (ici en 2011), où il remettra un rapport sur la politique industrielle européenne.

L’image économique de la région

Claude Gewerc a annoncé une hausse des investissements de la région pour le budget 2013.

Claude Gewerc a annoncé une hausse des investissements de la région pour le budget 2013.

Nous avons l’impression qu’il y a des choses qui bougent en Picardie. Mais on n’en parle pas assez. Moi-même je m’en suis fait le reproche, Nous ne communiquons pas assez.
Les grandes crises, nous les avons toutes subies, mais aujourd’hui d’autres choses sont en train de naître. Ce sont les productions de demain, des choses pour lesquelles il faut du temps. C’est un travail entamé depuis 2004 qui commence à porter ses fruits.
Je ne veux pas nier ce qu’il se passe comme les pertes d’emplois. Mais il faut aussi parler de tout ce qui est positif et tout ce qui existe.
Sur les grands projets sur lesquels l’ÉEat a investi (Investissement d’avenirs, ndlr), nous sommes sortis premier ou deuxième (Pivert, projet du professeur Duvauchel, projet sur les piles du professeur Tarascon). Quand on nous regardait avant, nous étions petits. Quand on nous regarde maintenant, les gens sont surpris de ce que nous avons obtenu. Et je le dis d’autant plus facilement que ce n’était pas sous un gouvernement de gauche.

La chimie verte
On a parlé de la Picardie comme de la terre des betteraves. On a payé en Picardie pour arracher les betteraves. Maintenant on va payer pour en replanter en Picardie pour la chimie verte. Avec le Codem, on fait des maison individuelles avec du végétal. Quand vous allez dans un usine automobile à Méru, on fabrique des portières en végétal. En passant de la chimie au charbon et du pétrole à la chimie du végétal, on tient quelque chose de très puissant. C’est porteur d’avenir, de développement et créateur d’emplois pour demain. A Venette, c’est 246 millions d’euros d’investissement avec le projet Pivert.

Industrie Lab
Le projet Industrie Lab, c’est 32 M€. La Picardie s’est mise sur l’assemblage et la robotique. On est le site le plus avancé sur l’assemblage et la robotique. C’était une demande au départ de l’aéronautique qui est aujourd’hui partagé par l’automobile et le ferroviaire.

Les outils mis en place par la région
Il y a des histoires qui se terminent, d’autres qui se créent, qui se développement.
Nous travaillons dans les deux domaines : sauver ce qu’on pouvait sauver de la première histoire et commencer à écrire la deuxième histoire. Nous avons mis en place la Mission d’intervention économique et sociale (MIES), pour aider les entreprises en crise. Nous sommes passés de 40 à 100 millions euros chez Oséo depuis la crise de 2008. Et nous avons travaillé aussi sur la recherche et développement (R&D). Nous avons des outils de capital risque comme Picardie investissement, Picardie Avenir, Picardie énergie et développement durable (PEDD).
J’ai créé les conditions pour que tout cela fonctionne. Après je ne suis pas chef d’entreprise à la place des chefs d’entreprise.

La R&D
Nous avons un certain nombre d’entreprises en Picardie où les centres de recherches sont importants.
Chez Faurecia à Meru il y a plus de chercheurs qui travaillent que de salariés sur le site de production. Le travail que fait le professeur Tarascon sur les piles et le stockage de l’énergie, c’est une tête de gondole sur l’international. Avec l’UTC, nous avons des gens qui travaillent sur le véhicule de demain. Il y a des centres d’excellence en Picardie. Quand j’étais étudiant, mon professeur nous disait que 80 % des produits que nous utilisons quotidiennement aujourd’hui n’existaient pas encore. Nous avions du mal à imaginer. Il ne faut pas avoir d’a priori, il faut travailler sur la recherche.

Budget 2013 Nous allons baisser le budget du fonctionnement pour augmenter celui de l’investissement.
Si nous ne relançons pas l’économie par l’investissement local, et que chacun ne fait pas un effort, on n’y arrivera jamais. Il y aura 330 M€ d’investissement. La plus grosse enveloppe jamais votée par le conseil régional. Les collectivités représentaient 75 % de l’investissement. C’est tombé aujourd’hui à 70 %. Ma volonté sur cet investissement, c’est du court-terme et du moyen-terme Je ne vais pas accompagner n’importe quoi. Il faut que ce soit un investissement productif pour la collectivité. Le plus grand plaisir qu’on puisse me faire c’est de saisir l’offre que nous faisons.

Conférence social

Le président du conseil régional siège au Comité des régions de l’Union européenne (ici en 2011), où il remettra un rapport sur la politique industrielle européenne.

Le président du conseil régional siège au Comité des régions de l’Union européenne (ici en 2011), où il remettra un rapport sur la politique industrielle européenne.

Il faut que les partenaires sociaux se parlent. Il faut des outils pour anticiper les crises, les situations compliquées. Il faut que nous tissions un lien entre les partenaires. Je souhaite qu’il y en ait tous les six mois.
On est sur le cas de Goodyear depuis cinq, six ans. Tous les jours, on nous dit que ça va fermer, que ça va finir par arriver. Si Goodyear veut en finir, il y des règles, des lois. Si elle les respecte, on ne pourra pas l’en empêcher. C’est une affaire importante, avec un grand nombre de sous-traitants. Si ça arrive, ça aura des conséquences importantes.

L’Europe
Sur les fonds européens (Feder, FSE, FEADER) pour la période 2007/2013 sur la part de la région, nous avions 170 M€ délégués par l’Etat. Pour la période 2014 à 2020 , aujourd’hui, nous n’avons pas encore les montants. Et nous ne savons pas ce que l’Europe veut. La décision sur les régions intermédiaire (le PIB par habitant est compris entre 75 % et 90 % de la moyenne européenne, ndlr) n’a pas encore été prise. 51 régions européennes sont éligibles à ce dispositif.
Je siège également au Comité des régions de l’Union européenne. En 2011 j’avais remis un avis sur la recherche et l’innovation. Cette année je présenterai un rapport sur la politique industrielle européenne.

Décentralisation
Aujourd’hui, tout le monde veut faire de l’économie. L’économie, c’est le vrai boulot du conseil régional de Picardie. Je n’empêche personne de faire ce qu’il a envie de faire mais l’assembleur c’est le conseil régional.