«Il y a de plus en plus de mises en réseau et de mises en commun»
Vendredi 1er février, Michel Lalande, préfet de Région, a conduit à EuraTechnologies les débats de la troisième assemblée générale de l’Observatoire régional de la commande publique (ORCP). Jean-Paul Delevoye, son président, et ses membres ont présenté les actions menées en région. L’après-midi s’est conclue par une remise de trophées récompensant les actions sur le territoire en matière d’achat public.
La Gazette : Dans quel climat s’est déroulé ce rendez-vous annuel ?
Jean-Paul Delevoye : Le thème était l’innovation, et dans une société qui bouge à toute vitesse, il a toujours été évoqué l’écart de temporalité entre l’appropriation des usages par les utilisateurs qu’offrent les nouvelles technologies, et la lenteur d’adaptation des structures politiques et administratives. Cela est source éventuelle de violences sociales très importantes. Donc, le fait d’avoir, avec monsieur le Préfet, souhaité mettre en place un observatoire pour que les acteurs de la commande publique fassent preuve d’imagination, se rapprochent et créent des communautés d’intérêt, dans l’optimisation de l’argent public, dans l’acceptation aussi des contraintes environnementales et sociales, ça donne un sens. Le fait aussi que la commande publique puisse servir de révélateur, puis d’accompagnateur au démarrage de start-up, c’est important. C’est un après-midi qui prouve que la France, son administration et ses élus peuvent relever le défi de l’innovation.
«Nous avons vu apparaître une amplification de la dématérialisation de la relation fournisseur et acheteur public.»
C’était la troisième assemblée générale de l’ORCP : qu’est-ce qui est ressorti de cet après-midi ?
Nous avons vu apparaître une amplification de la dématérialisation de la relation fournisseur et acheteur public. Il y a de plus en plus de mises en réseau et de mises en commun, à l’exemple du groupement d’achat interhospitalier de Valenciennes qui s’associe avec ses fournisseurs pour relever le défi de la recherche, de l’adaptation et de la modernité. Ce sont des avancées significatives depuis la première année où les gens se découvraient, et où il y avait peu de dématérialisation. On voit bien l’extraordinaire progrès fait depuis trois ans, et l’intérêt et la pertinence de cet observatoire.
Trois chartes ont été signées, que vont-elles changer ?
Il y a d’abord la charte de l’Observatoire régional de la commande publique qui a pour but de valoriser les initiatives et de renforcer le réseau entre les différents acheteurs publics. Il y a ensuite la charte «relations fournisseurs responsables», c’est-à-dire comment, aujourd’hui, l’acte d’achat devient un acte aussi important que celui des dépenses. Dans la formation des élus comme dans la formation des fonctionnaires, on insiste pour que l’acheteur tienne compte de l’obsolescence de son produit, des impacts environnementaux et des conséquences sociales sur l’environnement. Enfin, la troisième charte concerne le lancement du réseau APuRE Hauts-de-France, dont l’objectif est de faire la promotion des principes et des bonnes pratiques pour une commande publique durable. Notre société est très paradoxale. Les technologies nous permettent d’accéder à un maximum d’informations, mais nous isolent de plus en plus. Cependant, la circulation de l’information et la connexion des différents réseaux, des différents groupements d’achat et des différentes pratiques doivent être un élément de stimulation, d’exemplarité et de développement d’un certain nombre d’initiatives qui marchent bien.