Hedoux, entreprise centenaire

Créée en 1919 à Cagny, l’entreprise Hedoux est passée en 100 ans de la maréchalerie à la métallerie-serrurerie. Un savoir-faire familial qui se transmet de génération en génération, imposant la structure de 16 salariés comme une référence locale.

« Marc Hédoux dans l’atelier de Cagny ». @Dlp AletheiaPress
« Marc Hédoux dans l’atelier de Cagny ». @Dlp AletheiaPress

 

 

« Mon père s’est retrouvé seul à 14 ans, ce sont les habitants du village qui lui ont appris le métier de maréchal-ferrant. Petit à petit, avec l’arrivée des tracteurs, il a fait évoluer ses compétences pour proposer un service de serrurerie », rappelle Marc Hédoux, qui a intégré l’entreprise familiale en 1979. Doté d’un apprenti et d’un salarié, la structure s’est intéressée dès les années 70 à la commande publique. « Nous répondons à tous les lots de métallerie et serrurerie d’appels d’offres portés par le Département, la Région, les hôpitaux… Cela représente 90% de notre activité », ajoute-t-il. Les 10% restants sont consacrés à des demandes de particuliers qui souhaitent réaliser des projets, escaliers ou gardes corps, uniques. « Ce sont de vrais challenges, c’est très plaisant à faire parce qu’il y a une réelle recherche créative mais aussi technique », souligne le chef d’entreprise.

Évolution des pratiques

Ce goût pour la technique justement a permis à Hedoux de marquer le pas dans les années 80. « Mon père m’a laissé carte blanche pour moderniser l’entreprise. Comme tous les jeunes j’étais féru de technologies, c’est comme ça que nous avons investi dans une machine à commandes numérique. Nous étions les premiers dans la Somme »,note Marc Hedoux. Un équipement innovant couplé à un savoir-faire humain qui accélère le développement de la société. En 1989, Marc Hedoux reprend officiellement l’entreprise familiale. Recrutement, construction d’un nouvel atelier plus spacieux, achat de nouvelles machines… Hedoux connaît alors une solide croissance. «Il est primordial aujourd’hui d’avoir des moyens de production adaptés pour être compétitifs. Si cela permet d’aller plus vite et de gagner en précision, rien ne remplace cependant l’œil et l’expertise humaine », assure le dirigeant. Pour maximiser ses chances de remporter des appels d’offres, chaque salarié endosse un rôle précis : administratif, réalisation des plans, visites de chantier… tout est soigneusement défini, excepté à l’atelier. « Chez nous, celui qui fabrique pose aussi ses réalisations. Il peut ainsi suivre un projet complet, ce qui demande une vraie expertise et c’est aussi très valorisant », dit encore Marc Hedoux.

Préparer l’avenir

À quelques années de la retraite, ce dernier a entamé une réflexion sur l’épineuse question de la transmission. « Une entreprise familiale, surtout centenaire, a forcément quelque chose de particulier, sans forcer les choses, on a envie de la transmettre », confie-t-il. Depuis six ans, son épouse et sa fille ont rejoint la structure. Doucement, les choses se dessinent. « Le problème aujourd’hui va être de trouver des apprentis. La section métallerie du CFA d’Amiens ayant fermé, cela va rapidement poser des problèmes. Beaucoup de salariés sont d’anciens apprentis que nous avons formés », regrette Marc Hedoux.