Hausse des redressements et des liquidations
L’audience solennelle de rentrée du tribunal de commerce de Dunkerque s’est tenue mercredi 17 janvier, en présence de son président, Yves Coste, qui a dressé un bilan plutôt négatif de l’année 2017 avec une hausse des défaillances d’entreprises et une baisse des créations.
«Les chiffres de l’année 2017 ne sont pas très bons. L’année 2017 ne restera définitivement pas dans les annales d’un point de vue économique», a résumé, en préambule de son intervention, Yves Coste, président du tribunal de commerce, devant une assistance nombreuse, dont Sébastien Piève, procureur de la République de Dunkerque, et Me Jean-Pierre Mougel, bâtonnier des avocats du barreau de Dunkerque. Pour expliquer cette année difficile, le président a déploré une hausse de 9% des procédures collectives (244 au lieu de 223 en 2016) qui a directement concerné 1 300 salariés. Dans le détail, 74 ont été des redressements judiciaires, 165 des liquidations immédiates et 51 des liquidations après période d’observation. 11 faillites personnelles ont également été prononcées. Le tribunal a rendu 168 jugements en 2017, 148 affaires étant encore inscrites au rôle au 31 décembre 2017. Dans le même temps, le tribunal a constaté une baisse du nombre des créations d’entreprise (1 633 en 2016 à 1 523 en 2017). Le président Coste a regretté que cette tendance, tant sur le plan des procédures collectives que des créations d’entreprise, soit à l’inverse de ce que l’on constate au plan national.
Accentuer la prévention
Il est vrai que 2017 aura vu le commerce de proximité beaucoup souffrir, sans compter quelques grosses entreprises du territoire qui ont connu des difficultés : Ascométal à Leffrinckoucke, TIM à Quaëdypre ou encore Eupec à Gravelines. Devant cette situation, le tribunal de commerce a réaffirmé sa volonté d’accentuer ses actions de prévention à destination des chefs d’entreprise qui connaissent des difficultés : manque de trésorerie, chiffre d’affaires en baisse, défection d’un client important… Des difficultés qu’il est bien plus facile de traiter si elles sont détectées et prises en charge rapidement. «Il nous faut donc intensifier nos contacts avec les entreprises qui connaissent une zone de turbulences et leur rappeler que la cellule de prévention du tribunal est un service gratuit et confidentiel.» Celui-ci permet aux dirigeants d’entreprise de rencontrer un juge du tribunal en activité mais aussi un expert-comptable, un juge honoraire ou encore un avocat dont l’expertise est précieuse pour trouver les solutions qui pourront sauver l’entreprise. Concernant 2018, et pour enrayer les mauvais chiffres de 2017, le tribunal de commerce souhaite développer ses relations avec les pouvoirs publics et les élus, qui ne répondent pas toujours aux attentes exprimées, selon le président Coste, qui souhaite également pouvoir échanger plus régulièrement avec les experts-comptables et les commissaires aux comptes afin d’anticiper certaines difficultés d’entreprise.