Habitat du littoral inaugure dix maisons passives à loyer modéré

Le social et l’environnemental sont complémentaires. En engageant un programme de construction de dix maisons passives à des coûts maîtrisés et pour des loyers modérés, le président d’Habitat du littoral, Frédéric Cuvillier, député-maire de Boulogne, a souhaité mener une démarche expérimentale et pédagogique. L’Office public d’HLM s’engage ainsi dans la lutte contre la précarité énergétique.

En plus d’être parfaitement isolée (triple vitrage), chaque maison dispose d’une sorte de «réacteur» où se trouvent une pompe à chaleur, le réservoir d’eau chaude sanitaire (chauffée par panneaux solaires), la centrale de ventilation double flux. Résultat : chaque maison, qu’elle soit construite en bois ou en béton cellulaire, est pratiquement autonome pour ses besoins en chauffage (15 kWh/m³/an, en moyenne aujourd’hui 110 kWh). C’est, pour la ministre, «une première dans le cadre d’un programme social en France».

Les entreprises ont réussi à construire à moindre coût, et le différentiel avec une maison classique n’est effectivement pas énorme : 1 400 € le mètre carré pour ces dix maisons contre 1 150 € pour une maison classique. Le projet global avoisine les 2 millions d’euros, avec 25% de subventions, dont une participation du fonds européen FEDER.

Le domaine des maisons passives est encore peu connu en termes de méthodologie de construction. C’est pourquoi Habitat du littoral a voulu encourager de nouveaux modes de réflexion en faisant appel à des étudiants du master bâtiment à énergie positive de l’Ecole des mines de Douai. Deux groupes d’élèves-ingénieurs ont travaillé sur le chantier. Le premier (promotion 2012-13) a planché sur la conception des maisons en amont, sur l’amélioration du cahier des charges et le lancement du chantier, notamment en préconisant l’installation de fenêtres à triple vitrage. Le second (promotion 2013-14) a, quant à lui, travaillé sur la modification de la position des panneaux solaires et sur le guide des bons gestes pour les entreprises. «Cette collaboration est peu habituelle pour un maître d’ouvrage, remarque le directeur Philippe Charton, mais elle permet de bénéficier de savoir-faire nouveaux, tandis qu’elle offre aux étudiants une mise en pratique appréciable de leur apprentissage.»

De nouveaux comportements. Les locataires, pour leur part, ont dû montrer toute leur motivation à s’inscrire dans une démarche de développement durable. Le jour de l’inauguration, ils ont reçu une energy box, sorte de panoplie d’écogestes à effectuer au quotidien : sablier de douche, ampoule basse consommation, produits d’entretiens écologiques (Ecover), petit bac à compost, sacs recyclés… De même, ils peuvent accéder à leurs données de consommation par le biais d’un portail internet et ainsi adapter leurs comportements.