Groupe IRD : une activité soutenue en 2014 et des projets d'envergure pour 2015

Bénéfice consolidé 2014 en progression, des projets d'envergure pour 2015, le groupe IRD a certes connu un ralentissement dans son activité de capital investissement, mais fait le constat d'une hausse des sollicitations pour l'exercice en cours.

De gauche à droite, Thierry Dujardin, directeur général adjoint, Gérard Meauxsoone, président, et Marc Verly, directeur général du Groupe IRD.
De gauche à droite, Thierry Dujardin, directeur général adjoint, Gérard Meauxsoone, président, et Marc Verly, directeur général du Groupe IRD.
D.R.

De gauche à droite, Thierry Dujardin, directeur général adjoint, Gérard Meauxsoone, président, et Marc Verly, directeur général du Groupe IRD.

Capital développement : 11 M€ investis. Le groupe IRD a investi 11 M€ au capital de 62 entreprises, un chiffre facilement en recul par rapport aux 21,6 M€ de 2013, année qui comptabilisait les forts investissements réalisés par le fonds FCPI GEI, mais sur un rythme comparable en nombre d’opérations (65 en 2013). L’investissement injecté en Nord-Pas-de-Calais est similaire à celui de l’an dernier (10,3 M€ injectés en 2013, 9 M€ en 2014). “Nous sommes restés très actifs sur le capital investissement, a résumé Thierry Dujardin, directeur général adjoint du groupe et président de Croissance Nord-Pas-de-Calais, notamment sur la création à travers Nord Création qui devrait faire une très grosse année 2015 puisqu’elle devrait être de l’ordre des 2 M€ de mises en œuvre (1,361 M€ en 2014).” Du fait d’un phénomène de report d’opérations sur 2015 avec 4 opérations en cours de mise en place pour 12 M€ pour GEI et d’une opération prévue pour ce mois de juillet pour Cap croissance, de ces 2 FPCI, seule la première nommée a investi en2014, mais dans une seule opération, pour 2 M€, au profit de l’opérateur de services hébergés Adista, qui dispose de bureaux à Euratechnologies.

Au 31 décembre 2014, le portefeuille du groupe comptait 366 participations après cession de 15 lignes “avec des plus-values significatives et des résultats sur Croissance Nord-Pas-de-Calais et Nord Création tous positifs et de bonne facture, ce qui montre bien notre capacité à rester sur le terrain et, au-delà, à continuer à générer de la valeur dans les entreprises. Depuis sa création, IRD est entré dans le capital de plus de 700 entreprises régionales, ce qui fait du dispositif IRD un des plus gros opérateurs au Nord de Paris en nombre d’opérations“, allant jusqu’à intervenir pour de petits montants de l’ordre de 100 000 € pour accompagner des sociétés en création ou en primo-développement avec des besoins en fonds propres très en amont et susceptibles de devenir des PME.

Si chaque année le groupe reçoit 400 entreprises, la sélection s’avère sévère puisqu’après l’expertise collective des collaborateurs et des comités d’agrément, seule une soixantaine de projets est mise en force avec des ratio de devenir qui ont force de statistiques après 25 ans d’expérience et plus de 700 prises de participations : “25 % vont à l’échec, 25 % sont juste à l’équilibre, 25 % sont un peu positifs et le dernier quart réalise le financement du reste ! Le taux d’échec est toujours de 23 à 25 % et notre portefeuille est provisionné à 23 %.

Humanis s’intéresse aux ETI. On le sait, le groupe IRD aime à développer son activité de capital investissement que ce soit via ses outils historiques ou via de nouveaux vecteurs. Première bonne nouvelle : le groupe de protection sociale Humanis, actionnaire du groupe IRD à hauteur de 9 % depuis l’origine – et entré cette année pour la première fois au conseil d’administration du groupe – doit formaliser d’ici la rentrée un partenariat financier avec le groupe IRD. Le projet déjà bien avancé puisqu’ont déjà été conclus des accords techniques et politiques. Il porte sur un investissement de la part d’Humanis de “quelques dizaines de millions d’euros” (une cinquantaine probablement). Ces fonds issus des fonds prévoyance d’Humanis prendront un support d’obligations non convertibles sans garantie et iront au bénéfice du financement des ETI pour des opérations d’un montant entre 2,5 et 3 M€. “L’épargne des salariés des entreprises du Nord-Pas-de-Calais collectée dans les écritures d’Humanis sera ainsi remise à la disposition des entreprises du Nord pour recréer de nouveaux emplois. Nous sommes sur l’épargne de proximité au service de la création d’emplois de proximité“, se sont félicités les dirigeants du groupe IRD, ajoutant que “pour les entreprises, ce seront de quasi fonds propres sans garantie (et que) le montage financier global mis en place prend en considération un éventuel taux de chute.” Reste à Humanis à prendre la décision formelle. “Nous finalisons le projet et avons bon espoir d’aboutir à la rentrée. Nous avons déjà des cibles et des demandes formulées” de la part de sociétés, notamment familiales, qui ont des projets de développement à l’export, de croissance externe…

PME connectées aux grandes écoles. Autre bonne nouvelle : pour disposer du côté d’un vivier de grandes écoles dotées de campus internationaux et de ressources appréciables et, de l’autre, de PME en quête d’expertises qu’elles n’ont pas ou pas assez pour assurer leur volonté de développement, l’idée est venue à l’IRD de les connecter en passant des partenariats. Avec Skema d’abord pour mener deux actions, l’une baptisée “Challenge VIE” dont le principe est de sélectionner des étudiants qui réaliseront des missions export dans le cadre d’un VIE – cinq projets sont en cours de finalisation avec Euradif, Horizontal Software, Tissage Art de Lys, A-Volute et Defroidmont -, l’autre porte sur la réalisation d’études de marché à l’international dans le cadre de l’option “manager un projet export” suivie par 17 étudiants cette année et 4 PME ont pu en bénéficier, Floracos, A-Volute, Cooptalis et Tibtec. Avec Centrale ensuite qui met à disposition des PME-PMI ses nombreux outils, junior entreprises, ses projets d’étudiants sur 2 ans…, et ses expertises technologiques pour les aider à concevoir et à qualifier leurs produits à l’international. “L’intelligence collective devrait pouvoir aider au développement de l’emploi dans la région“, se félicite Marc Verly.

Pôle immobilier : 15 800 m² de bureaux en perspective. Tour Euravenir à Euralille, Spie à Villeneuve-d’Ascq, Eiffage à Lezennes… auront été quelques-unes des livraisons emblématiques de 2014. Au total, en fin d’année, l’IRD était engagé dans 56 opérations immobilières pour 222 M€ de programmes. Et l’exercice 2015 s’annonce ici aussi prometteur. L’entrée du campus Entreprises et Cités à Marcq-en-Baroeul accueillera ainsi en 2016 le futur siège de KPMG et ses 300 salariés sur 4 500 m². Le parc d’activité du Jardin d’Eau à Villeneuve-d’Ascq, sur les anciens terrains de La Voix du Nord, verra les implantations du futur siège social du groupe Movitex sur 7 300 m² pour une parcelle de 12 500 m² à l’horizon fin 2017 et d’une “entreprise nationalement connue d’origine régionale” pour 4 000 m² extensibles à 6 000 m². Autant de projets initiés en 2014 et conclus en 2015 qui permettent “d’ancrer ces sièges sociaux sur le territoire” et traduisent “des engagements long terme de 9-12 ans importants pour l’emploi“.

Compétences élargies pour Nord Transmission. Si 2014 aura été une année “assez forte” pour Nord Transmission qui célèbre cette année ses 30 ans avec 6 opérations de cession concernant 346 salariés et 24 M€ de CA, elle aura été “assez morose” pour Nord Financement en termes d’investissements d’équipements avec 68 dossiers agréés pour 16,4 M€. Pour 2015, l’IRD annonce son intention de développer encore plus l’ingénierie financière et l’intermédiation. “C’est un besoin urgent pour les entreprises“, constate Thierry Dujardin. Ainsi Nord Transmission fera-t-elle évoluer son offre vers la recherche de financement bancaire d’opérations d’investissement (immobilier, matériels de process, croissance externe) en complément de la recherche de financement en fonds propres associée ou non à de la dette bancaire. En 30 ans, Nord Transmission aura réalisé 316 transactions de transmission pour 8 253 salariés et 900 M€ de chiffre d’affaires transmis.

Faire évoluer son business modèle.Ça bouge un peu, il y a un certain dynamisme, mais les sociétés manquent de ressources et de moyens pour recruter, innover et s’internationaliser“. Pour parler de 2015, les dirigeants du groupe IRD évoquent volontiers les projets immobiliers d’importance que sont Movitex, KPMG… “Ils correspondent à des paris, à une réécriture de projets pour des entreprises de taille moyenne. Quand vous vous lancez dans ces projets, vous vous inscrivez dans des projets à 15 ans… “, se félicite ainsi Marc Verly. Et Thierry Dujardin de compléter : “ce sont des entreprises qui ont su faire évoluer leur business modèle, leurs gammes de produits, toute leur philosophie d’intervention. C’est un gage de succès. Les sociétés qui sont campées sur des positions et n’ont pas fait évoluer leur business ont des difficultés aujourd’hui. La logique que l’on veut mettre en œuvre aujourd’hui, c’est de faire bouger les lignes. C’est considérer que, même si aujourd’hui vous avez une belle réussite avec un produit, la réussite de demain, ce n’est pas forcément sur le même produit. La logique, c’est de mettre à disposition des moyens complémentaire, Skema, Centrale… Les sociétés bougent beaucoup, même dans le secteur de la construction où vous avez des sociétés qui savent sortir d’une crise bien réelle et d’autres qui tirent la langue… C’est la capacité de réactivité et d’adaptation au modèle qui est un gage de réussite. Bon nombre d’entreprises l’ont compris.