Groupe Eurotunnel engrange dans l'attente

Dans l'attente de la décision, en novembre prochain, sur son appel dans la procédure qui vise à l'expulser du trafic maritme transmanche (voir nos précédentes éditions), Eurotunnel fait montre de son succès avec un énième record sur son trafic ponctuel en cette pleine saison.

« La partie britannique de Groupe EuroTunnel à Folkestones ».
« La partie britannique de Groupe EuroTunnel à Folkestones ».
CAPresse 2014

La partie britannique de Groupe Eurotunnel à Folkestone.

Les vacances britanniques sont synonymes de réussite sur le transmanche ferroviaire : Groupe Eurotunnel (GET) a indiqué avoir battu son précédent record de trafic avec plus de 50 000 véhicules (dont les camping-cars et bus) transportés lors de la semaine du 21 juillet dernier. Dans le détail, ce sont environ 150 000 personnes qui ont traversé la Manche dans le sens Folkestone-Coquelles. Le tunnel reste le premier moyen de de nos voisins pour venir passer les vacances en France. L’entreprise franco-britannique explique cet engouement par «la stratégie de yield management mise en place» pour faire transiter très rapidement les clients. La tendance haussière se voit aussi sur un autre trafic : celui des animaux, «avec près de 46 000 animaux de compagnie». Soit un gain de 4% par rapport à la même semaine en 2013.

Derrière les trafics, les enjeux. Les bons chiffres de l’été, c’est déjà cela de pris. A suivre à la rentrée, la négociation avec l’Etat (et le rapport sur les ports français), le Conseil régional et, dans une moindre mesure, avec la CCI régionale pour l’organisation portuaire du littoral.

Si la décision de la cour d’appel anglaise confirme l’avis de la Competition Commission (interdiction aux navires de MyFerryLink d’aborder à Douvres), les trois sociétés filiales d’Eurotunnel − constituées pour porter chacune un navire − pourraient trouver un acquéreur dans le genre d’une nouvelle compagnie nationale qui coifferait les actifs (et les passifs) d’autres compagnies comme la SNCM… L’enjeu plus local sera de voir si, comme le pensent toujours certains, un trafic passagers transmanche à Boulogne-sur-Mer, dont l’élu est le secrétaire d’Etat chargé des Transports, de la Mer et de la Pêche, est à l’agenda.

 

Encadré :

Une efficacité dans les flux

C’est un (petit) accident de caténaire qui a démontré la réactivité d’Eurotunnel. Le 7 juillet dernier, un caténaire lâche dans l’intervalle 2 du tunnel sous la Manche : 800 mètres à changer… «Conformément aux procédures de sécurité, le train a été inspecté et la décision a été prise de transférer les passagers, via le tunnel de service, vers une seconde navette, les acheminant en France par le tunnel Sud. (…) Près de 1 000 véhicules ont été transférés vers MyFerryLink qui a mis en place des rotations supplémentaires pour accueillir le trafic additionnel. C’est la preuve que la décision de la Compétition and Market Authority d’interdire à MyFerryLinl d’accoster à Douvres va à l’encontre d’une gestion efficace de tels incidents.» Et 20 heures après le début des travaux, le trafic reprenait normalement.

Encadré :

Un nouveau quai pour de nouveaux volumes de fret

Au début du mois, Eurotunnel lançait les travaux du Terminal 2015 qui vise à augmenter ses volumes de fret sur le transmanche ferroviaire. Leader sur le ferroutage avec 1,5 millions de camions par an, l’entreprise franco-britannique compte sur une montée en charge avec un demi-million de camions supplémentaires dans la décennie. Les prévisions montrent une croissance de 5% annuelle sur le secteur camions. Eurotunnel anticipe avec un investissement estimé à 30 millions d’euros dans une zone de stockage, le renforcement des accès à l’enregistrement (passage de deux à cinq aubettes). L’objectif est d’arriver à huit départs par heure contre six aujourd’hui.