Gros challenge pour le nouveau directeur du site auxilois

Malgré un contexte industriel tendu, Aglaform poursuit sa stratégie d’investissement pour gagner en compétitivité. Un challenge de taille pour Vincent Lefebvre qui a pris ses fonctions de directeur en novembre.

Vincent Lefebvre a pris ses fonctions de directeur du site le 1er novembre dernier. (Aletheia Press / L. Duluc)
Vincent Lefebvre a pris ses fonctions de directeur du site le 1er novembre dernier. (Aletheia Press / L. Duluc)

 

Cinq millions de poulies par an sortent des ateliers d’Aglaform. (Aletheia Press / L. Duluc)

Le nouveau directeur de l’entreprise Aglaform, Vincent Lefebvre, a pris ses fonctions le 1er novembre dernier. Cet ancien responsable technique du site prend ces responsabilités dans un contexte industriel très tendu. L’entreprise a néanmoins décidé de poursuivre sa stratégie d’investissement pour gagner en compétitivité. L’entreprise auxiloise, qui compte 90 salariés, a un savoir-faire de haute technicité reconnue au niveau européen. Elle fabrique des poulies dont la mission spécifique est la transmission du mouvement – composantes essentielles des moteurs de voiture –, qui représente environ 70% de son chiffre d’affaires, et des composants de boîtes de vitesses automatiques, qui oscillent entre 25 et 30% du chiffre. L’entreprise livre en direct le groupe PSA ou encore Renault, travaille avec des équipementiers allemands tels que ZF pour qui elle réalise des composants de boîtes de vitesses automatiques, ou encore Schaeffler, qui commande des sous-composants de petites poulies ou des poulies accessoires. En 2020, en raison de la crise sanitaire, l’entreprise a vu son chiffre d’affaires chuter de 15%. «Notre vision à moyen terme reste floue, mais nos marchés sont reconduits jusqu’en 2025, tient à préciser le dirigeant. Nous avons des consultations régulières avec nos clients. Nous restons dans la dynamique et nous allons mettre en route de nouveaux projets courant 2021. Aujourd’hui, tout le monde travaille et nous avons même embauché des intérimaires.»

Une dynamique de leader

L’entreprise a bénéficié du fonds de soutien aux investissements, dans le cadre du plan de relance, d’un montant de 400 000 euros. Cette subvention va lui permettre d’acheter une presse industrielle de 50 tonnes et d’embaucher deux personnes. L’entreprise pourra ainsi réaliser sur un seul site ce qu’elle faisait sur deux, avec une belle économie d’échelle : augmentation de la production, amélioration de la qualité et baisse du coût carbone. «Notre objectif est de développer de nouveaux projets en 2021. Nous ne sommes pas beaucoup en Europe à avoir ce savoir-faire, peut-être cinq ou six acteurs», argumente Vincent Lefebvre. Le cœur de métier d’Aglaform est basé sur la déformation de l’acier. «On donne des formes à la pièce sans enlèvement de matière. On concurrence des techniques de forge ou d’usinage», illustre-t-il. Le dirigeant met en avant trois techniques de fabrication. L’emboutissage, qui vient, à réception de la bobine d’acier, découper et emboutir le métal jusqu’à lui donner une certaine forme. Le formage à froid qui, par un procédé de repoussage, fait plier la matière pour faire la denture des poulies. L’usinage, phase ultime, qui est une opération de finition qui répond aux exigences des clients. Cinq millions de poulies par an sortent des ateliers d’Aglaform et environ 10 à 12 000 composants de boîtes de vitesses automatiques par jour. «Nous sommes une PME où les salariés ont une forte ancienneté. Ils sont attachés à leur entreprise et pleinement investis dans les projets. C’est un atout considérable.» Le site industriel existe depuis 103 ans à Auxi-le-Château et a su montrer, au fil de ses différents occupants, une forte capacité de résilience.