Grève conjointe inédite de médecins dans les hôpitaux en Angleterre
Deux grandes catégories de médecins hospitaliers mènent mercredi leur première grève conjointe pour réclamer de meilleurs salaires en Angleterre, un mouvement particulièrement perturbateur pour...
Deux grandes catégories de médecins hospitaliers mènent mercredi leur première grève conjointe pour réclamer de meilleurs salaires en Angleterre, un mouvement particulièrement perturbateur pour le système de santé public.
Les "junior doctors", médecins au statut proche des internes en France, et les "consultants" plus expérimentés ont déjà débrayé séparément ces derniers mois, conduisant à l'annulation de centaines de milliers de rendez-vous et opérations et allongeant les délais de prise en charge déjà considérables.
Outre leur grève conjointe mercredi, ils prévoient ensemble d'autres débrayages début octobre. Les "junior doctors" seront également en grève jeudi et vendredi.
Selon les responsables du secteur, cette grève est la plus éprouvante pour le système public de santé, le NHS, en proie à un mouvement social dans l'impasse depuis des mois.
Il s'agit du "scénario horrible que les responsables de la santé craignaient depuis longtemps", a déclaré Matthew Taylor, directeur général de NHS Confederation, organisme représentant les services du service public de santé.
Selon lui, le mouvement risque de conduire à l'annulation de 100.000 opérations et rendez-vous, alors que les établissements hospitaliers fonctionnent en service réduit, comparable à un jour de Noël.
"Le gouvernement refuse de négocier de bonne foi avec nous", a dénoncé devant l'University College Hospital de Londres (UCLH) Arjan Sing, médecin gréviste. "Tout ce qu'on demande, c'est que les médecins soient payés 20 livres de l'heure (23,1 euros), "pour quelqu'un qui va entamer des traitements qui sauvent la vie de ceux qu'on aime", a-t-il déclaré à l'AFP.
"Ils méritent bien plus d'argent", reconnaît Loretta McHugh, médecin à la retraite. Mais celle-ci désapprouve la grève et estime que les grévistes "perdent la confiance du public".
Mi-juillet, le Premier ministre Rishi Sunak avait indiqué que la dernière proposition d'augmentation - par exemple de 6% pour les consultants, qui selon les syndicats correspond à une baisse du pouvoir d'achat - était la dernière et qu'il n'y aurait plus d'autres discussions salariales dans la fonction publique.
Cette grève se tient alors que le gouvernement a annoncé son intention d'étendre aux médecins et infirmiers hospitaliers une récente loi, très contestée par les syndicats, instaurant un service minimum en cas de grève dans certaines professions.
Le Royaume-Uni a connu de très nombreuses grèves ces derniers mois, en raison de la crise du pouvoir d'achat. L'inflation, en baisse ces derniers mois, s'est établie à 6,7% sur un an en août.
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