Fermeture du gisement de gaz de Groningue aux Pays-Bas

GRDF : 21 millions d’euros de retombées économiques pour la région

Le gisement de gaz de Groningue aux Pays-Bas, alimente une partie des Hauts-de-France. Sa fermeture prévue en 2029 s’avère être une formidable opportunité pour la région.

GRDF et ses partenaires ont fait un point d’étape sur le passage du gaz B au gaz H dans la région.
GRDF et ses partenaires ont fait un point d’étape sur le passage du gaz B au gaz H dans la région.

Le 28 janvier dernier, GRDF et ses partenaires faisaient un point d’étape sur le passage du gaz B au gaz H dans la région Hauts-de-France, qui concerne 1,3 million de clients. Un processus entamé en raison de l’arrêt, en 2029, de l’exploitation du gisement de Groningue aux Pays-Bas, qui alimente la région en gaz aux propriétés spécifiques, dit B pour "bas pouvoir calorifique".

 «C’est un projet sans précédent depuis les 50 dernières années», résume Édouard Sauvage, directeur général de GRDF. 

A terme, tous les usagers, particuliers et entreprises, seront approvisionnés en gaz H ("haut pouvoir calorifique"), ce qui nécessite d’adapter le réseau, de vérifier et de régler les appareils et, plus rarement, de changer un équipement incompatible (2% des cas), selon un planning strict.

On l’imagine, le défi est de taille. Mais ce qui pourrait ressembler à un casse-tête s’est transformé en une formidable opportunité régionale. 

Sur la période de transition, «ce sont 200 000 jours de travail nets qui seront créés», souligne Édouard Sauvage. Soit une mobilisation de 2 500 techniciens avec des opportunités de formation et de recrutement à long terme.

1 600 industriels concernés durant la phase pilote

La phase pilote, entre 2019 et 2020, a concerné 49 communes, 80 000 particuliers et 1 600 industriels sur les territoires de Doullens, Gravelines, Grande-Synthe et Dunkerque.

«Elle a généré plus de 21 millions d’euros de retombées économiques dans la région Hauts-de-France», se réjouit Édouard Sauvage.

Ainsi, 4,6 millions d’euros ont permis un travail préalable d’inventaire et d’ordonnancement, 1 million d’euros a été consacré aux opérations de contrôle, 12,9 millions aux réglages et 2,5 millions au changement des appareils incompatibles (830 clients). Un test grandeur nature qui s’est déroulé sans difficultés et qui a comptabilisé 190 000 interventions au total.

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2 500 techniciens seront mobilisés durant la période de transition. (© GRDF)

La phase de généralisation commence en 2021 par la conversion des secteurs de Calais et de Saint-Omer (50 000 clients), dont la phase de réglages débutera le 15 février prochain. Le déploiement se poursuivra en 2022 par la conversion des secteurs de Boulogne-sur-Mer, Abbeville et Béthune-Nord.

90 personnes recrutées

Pour arriver à une phase test réussie, il a été indispensable pour GRDF de créer des synergies sur le terrain, notamment avec les chauffagistes. «Nous représentons l’artisanat, il était évident que nous devions nous rassembler pour être en mesure d’appréhender ce projet», constate Paul Péchon président de la Capeb Hauts-de-France. 

En étant en mesure d’intervenir auprès de leurs clients habituels, «nous les avons rassurés et avons préservé un climat de confiance». Un projet qui a permis également «de compléter nos formations grâce à l’accompagnement de GRDF», note encore Paul Péchon. Pour le professionnel, le taux de satisfaction reste le critère incontournable. Avec 90% des particuliers et des entreprises satisfaits, les signaux sont au vert.

Samuel Vanhecke, président du Synasav Nord-Normandie, a rappelé que le principal enjeu était de recruter des candidats et de les former. Au cours de différents rendez-vous et opérations menés avec des partenaires tels que Pôle emploi, «290 candidats ont été rencontrés pour 90 recrutements et 47 personnes, formées», résume Samuel Vanhecke

Un début prometteur mais qui doit se poursuivre dans la durée. Pour cela, GRDF et ses partenaires sont conscients qu’il faudra séduire les jeunes.