Grande-Synthe investit le champ du collaboratif

Vendre, acheter ou donner à quelqu'un de son quartier, c'est pratique, écologique et économique. Et c'est ce que propose la Ville de Grande-Synthe via le tout nouveau site eco-mairie.fr.

Damien Carême, maire de Grande-Synthe, et l'équipe qui a conçu le site Eco-mairie.fr.
Damien Carême, maire de Grande-Synthe, et l'équipe qui a conçu le site Eco-mairie.fr.

 

D.R.

Damien Carême, maire de Grande-Synthe, et l'équipe qui a conçu le site Eco-mairie.fr.

Grande-Synthe est une ville “déclarée en transition depuis novembre 2011” rappelle son maire, Damien Carême. Alors, après avoir instauré le 100% bio dans les cantines, investi dans les énergies renouvelables (100% de l’électricité dans les structures municipales), sensibilisé aux produits ménagers 100% d’origine naturelle, acquis des véhicules électriques et misé sur l’hydrogène (une première station devrait être implantée d’ici la fin d’année), rien de surprenant à la voir se lancer dans le collaboratif. Avec le site www.eco-mairie.fr, la Ville de Grande-Synthe vise en particulier la lutte contre le gaspillage. “Vous imaginez l’économie de matières qu’on pourrait faire en donnant une seconde vie aux objets, sans consommer à outrance ? C’est l’idée de ce concept : mettre en commun ce qu’on n’utilise plus ou peu, mettre en relation des gens qui ont besoin de matériel avec ceux qui ont ce matériel. Pourquoi ne pas réutiliser plutôt que de jeter ?” résume l’édile dont la commune enregistre pas moins de 1 100 tonnes de déchets extra-ménagers par an. “Il y a comme ça 26 millions de tonnes de déchets extra-ménagers qui pourraient trouver une deuxième vie au lieu de finir en déchetterie“, renchérit Michaël Pouchelet, gérant de la société Tout Eco, conceptrice du site eco-mairie.fr. Faire des étagères avec les tablettes d’une vieille armoire, revendre à petit prix un vieux salon de jardin qui traîne au fond du garage… Et tout ça sans devoir faire des kilomètres, puisque la particularité du site est de géolocaliser les annonces, un peu comme un vide-grenier virtuel, permanent et d’ultra proximité. En renseignant rue, code postal ou ville, chacun peut y déposer des annonces de vente, don ou prêt de matériels, comme y trouver toutes les bonnes affaires à faire dans son quartier. Plus d’un millier d’annonces sont déjà en ligne, réparties dans plusieurs catégories : vêtements, jeux, jouets, jardinage, bricolage, ameublement, multimédia et électroménager. Simple et gratuit, le concept a plusieurs vertus : se faire un peu d’argent pour les uns, trouver des bons plans près de chez soi pour les autres, tout en réduisant le volume des encombrants des communes. Avec cet argumentaire, les concepteurs espèrent séduire 150 nouvelles mairies dans les six prochains mois. Ce qui leur permettrait d’atteindre un autre objectif : générer de l’emploi local avec la création d’un plateau de modération sur le Dunkerquois d’ici la fin d’année. Dans les pas de Grande-Synthe, la communauté urbaine de Dunkerque a déjà repris le concept à son échelle. Et d’autres villes du Nord et d’ailleurs sont sur le point d’avoir leur version.