Entretien avec le président de l’Association des maires et des présidents d’intercommunalité du Pas-de-Calais

Frédéric Leturque : «défendre les intérêts de tous nos territoires»

Rencontre avec Frédéric Leturque, président de l’Association des maires et des présidents d’intercommunalité du Pas-de-Calais, à la veille de leur congrès le 7 octobre à Arras.

Frédéric Leturque, président de l’Association des maires et des présidents d’intercommunalité du Pas-de-Calais.
Frédéric Leturque, président de l’Association des maires et des présidents d’intercommunalité du Pas-de-Calais.

La Gazette : Quel est le rôle de l’Association des maires et des présidents d’intercommunalité du Pas-de-Calais ?

Très concrètement, l’objectif de l’AMF62 est de faciliter la tâche au quotidien de ses adhérents, soit 878 maires et 19 présidents d’intercommunalité. Nous les informons de tout ce qui est susceptible de les intéresser compte tenu de leur fonction, en opérant une veille permanente sur les questions d’actualité. Nous assurons leur représentation pluraliste dans de nombreux organismes consultatifs, mais surtout nous portons leur voix.

Les profils des communes du Pas-de-Calais et les problématiques qui en découlent sont très variés. J’attache une importance particulière à les représenter dans toute leur diversité et quelles que soient leurs sensibilités. Il était donc essentiel pour Françoise Rossignol, maire de Dainville et secrétaire générale, et moi-même de constituer une équipe qui en soit représentative.

Dans le même esprit, nous veillons à coller au plus près des attentes des élus, maire d’une commune rurale ou président d’une grande intercommunalité. En ce sens, très rapidement après mon élection, nous les avons interrogés sur les sujets qu’ils souhaiteraient voir abordés par l’AMF62, sur lesquels nous pourrions apporter une aide.

Il en ressort notamment le programme de ce congrès 2021, riche de six ateliers et de deux tables rondes, aux thématiques variées mais qui répondent à un réel besoin. Nous allons ainsi aborder des problématiques du quotidien, comme les incivilités envers les élus ou la gestion du personnel communal, et des sujets plus techniques comme le projet de loi 4D ou la conduite de projet et les stratégies pour trouver des financements.

Quel bilan tirez-vous de votre première année à la tête de l’Association ?

L’année écoulée a été particulière pour les raisons que l’on connaît tous. Prendre la présidence de l’AMF62 dans ce contexte fut un challenge supplémentaire, notamment car nous étions confrontés à des problématiques inédites et que les mesures sanitaires ne nous permettaient pas de nous réunir en présentiel.

Pour autant, 2021 est loin d’être une année blanche. L’AMF62 s’est particulièrement mobilisée dans le cadre de la crise sanitaire. Nous avons interpellé le président de la République pour dénoncer la répartition des vaccins entre régions, que nous estimions inéquitable, et obtenir plus de doses pour le département. Nous avons épaulé l’ARS pour la mise en place des centres de vaccination et des vaccinobus. Nous avons demandé des aides supplémentaires pour l’économie locale suite à l’annonce du confinement les week-ends, etc. Plus que jamais, l’AMF62 a fait entendre la voix des maires et présidents d’intercommunalité, et je retiens de cette année une belle solidarité entre élus pour faire front commun contre la Covid.

En parallèle, nous avons continué notre mission principale : assister nos adhérents dans leur tâche quotidienne d’élu. Nous avons notamment mis en place un cycle de visioconférences sur des thèmes aussi variés qu’utiles et avec des interlocuteurs qualifiés. Jean-Claude Leroy, président du Département du Pas-de-Calais, et Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, sont ainsi venus échanger avec nous. Avec Louis Le Franc, préfet du Pas-de-Calais, Benoit Desferet, directeur départemental de la Sécurité publique, et André Lourdelle, procureur de la République d’Arras, nous avons évoqué les pouvoirs de police du maire, et avec le contrôleur général Philippe Rigaud, directeur départemental du SDIS, le rôle du maire en tant que directeur des opérations de secours. Enfin, nous avons reçu Gérard Larcher, président du Sénat, sur le projet de loi 4D.

Ces moments d’échanges semblent avoir été très appréciés, ce qui nous conforte dans l’idée que l’AMF62 est un outil précieux pour les élus et que notre démarche va dans le bon sens.

J’ai également eu l’honneur de présider cette année la Fédération régionale des associations départementales de maires et de présidents d’intercommunalité. Par ailleurs, mes échanges avec mes homologues de l’Aisne, du Nord, de l’Oise et de la Somme ont été très constructifs. La défense des intérêts de nos territoires passe également par l’établissement de synergies avec nos voisins.

Quelles sont les perspectives pour l’année à venir et plus largement pour la suite de votre mandat ?

Les activités de l’association dans les mois qui viennent seront encore très probablement marquées par la crise sanitaire, mais nous préparons d’ores et déjà l’après. Nous allons maintenir les visioconférences, qui sont apparues comme des outils très intéressants pour toucher des élus répartis sur un département très étendu et aux agendas souvent chargés. En complément, notre volonté est d’aller à leur rencontre.

Nous allons délocaliser nos conseils d’administration, organiser des rencontres dans les territoires. Être sur le terrain, aller au plus près des élus, les écouter nous faire part de leurs problématiques pour pouvoir les aider, mais également de leurs réussites pour pouvoir les partager, c’est l’une des missions de l’AMF62, et cela va de pair avec notre autre objectif : défendre les intérêts de tous nos territoires.

Enfin, d’un point de vue plus pratique, nous allons également améliorer l’information en continu de nos adhérent, grâce à la mise en place de nouveaux outils, comme une lettre d’infos et un site internet entièrement repensé.