Machines agricoles

Franquet, spécialiste de la technicité agricole

À Guignicourt, l'entreprise Franquet fabrique des outils de travail du sol et arracheuses de betteraves depuis près de 80 ans. L’entreprise est présente sur le marché intérieur comme à l’export.

Pour les outils de travail du sol, Franquet travaille surtout en France et en Belgique, mais également dans l’Europe de l’Est. (c)Franquet
Pour les outils de travail du sol, Franquet travaille surtout en France et en Belgique, mais également dans l’Europe de l’Est. (c)Franquet

Du maréchal-ferrant au constructeur de machines agricoles… Des histoires telles que celle-ci, la France en a connues quelques-unes depuis la révolution verte post Seconde Guerre mondiale. À Guignicourt, l’histoire perdure chez Franquet, près de 80 ans plus tard. Créée en 1946, l’entreprise, qui produit des outils de travail du sol et de récolte des betteraves, est en pleine croissance et associe un développement à l’export et sur le territoire national. En quatre ans, le groupe Franquet, qui compte 25 salariés, a multiplié son chiffre d’affaires par deux, le portant en à 5,3 M€ en 2023.

Pourtant, depuis sa reprise en 2018 par Stéphane Weisse, l’entreprise a connu quelques aléas. « Nous avons traversé la période du covid un peu comme dans un rêve, car nous n’avons jamais fermé, se rappelle le président du groupe Franquet. Mais nous avons fortement souffert lors de la reprise avec les très fortes tensions sur les marchés des matières premières : acier, tôle ou inox. Nous avons dû honorer des commandes à des coûts très élevés. Et notre supply chain était fortement perturbée. »

Développement commercial en France

Dans la foulée, l’entreprise voit son contrat énergétique s’achever fin 2022, au plus mauvais moment de la crise énergétique. Et elle est confrontée, en parallèle, au remboursement de son PGE. « Nous avons passé deux ans et demi très difficiles, d’autant que nous avons dû aussi financer notre forte croissance, précise Stéphane Weisse. Mais nous sommes en train d’en sortir et nous espérons avoir tourné la page. »

Durant cette période délicate, l’entreprise n’a pas eu à sacrifier sa masse salariale. Elle repart donc aujourd’hui avec toutes ses forces et se tourne résolument vers l’avenir. En vue : son développement commercial. Sur le territoire national bien sûr, avec le souhait de réduire les zones blanches pour sa distribution. « Nous cherchons à être plus présents au sud de la Loire, résume Mathieu Cercus, directeur commercial chez Franquet. Nous nous appuyons pour cela sur une plus grande présence commerciale au sein du réseau de nos partenaires [ndlr : les concessionnaires]

Des solutions simples, mais pas simplistes

Tous les outils Franquet sont fabriqués à Guignicourt dans les ateliers (8000 m² couverts). (c) Franquet

Déjà très présent à l’export, vers l’Afrique du Nord et les Balkans notamment, le groupe espère aussi y renforcer sa présence. Il mise pour cela sur sa capacité à répondre à des demandes très techniques. « À la reprise de l’entreprise en 2018, nous avons eu un gros travail de remobilisation de notre bureau d’étude, explique Stéphane Weisse. Nous travaillons chaque jour à renouveler la gamme et à coller au marché, sur des segments à notre portée, très techniques, sur lesquels nos gros concurrents n’ont pas d’intérêt à aller. »


Nous travaillons chaque jour à renouveler la gamme et à coller au marché, sur des segments à notre portée, très technique


Ainsi, au-delà du travail du sol, Franquet réinvestit depuis quelques années sur un de ses produits : l’arracheuse de betteraves tractée. Alors que le marché, notamment dans les grands pays producteurs, a été conquis par les imposantes récolteuses intégrales, Franquet mise sur la solution du chantier décomposé, avec des outils plus légers. « Il y a très peu d’offres sur ce segment alors que le marché est demandeur, notamment à l’export, assure Stéphane Weisse. Nous proposons des solutions simples mais pas simplistes : un travail en six rangs avec des débits concurrentiels pour le tiers de l’investissement. » En outre, ces outils supposent moins de maintenance, ne nécessitent pas un conducteur qualifié, consomment moins de fuel. Enfin, moins lourds, ils font moins souffrir les sols, notamment par temps humide.