Français détenus en Iran: "900 jours de souffrance, de privation et d'attente insoutenable"

Des dizaines de personnes se sont rassemblées mercredi à Paris pour alerter sur l'état physique et psychologique "alarmant" de Cécile Kohler et Jacques Paris, couple français détenu en Iran depuis 900 jours...

Sylvie Arnaud, mère de Louis Arnaud (g) et Noemie Kohler, sœur de Cécile Kohler (d), deux parents de Français détenus en Iran, posent devant les bureaux des Nations Unies à Genève, le 27 mai 2024 © Fabrice COFFRINI
Sylvie Arnaud, mère de Louis Arnaud (g) et Noemie Kohler, sœur de Cécile Kohler (d), deux parents de Français détenus en Iran, posent devant les bureaux des Nations Unies à Genève, le 27 mai 2024 © Fabrice COFFRINI

Des dizaines de personnes se sont rassemblées mercredi à Paris pour alerter sur l'état physique et psychologique "alarmant" de Cécile Kohler et Jacques Paris, couple français détenu en Iran depuis 900 jours, et réclamer une nouvelle fois leur libération.

"Aujourd'hui, cela fait 900 jours que notre fille Cécile Kohler est otage en Iran. 900 jours de souffrance, de privation et d'attente insoutenable", ont déclaré ses parents, Mireille et Pascal Kohler devant l'Hôtel de ville de Paris où plusieurs dizaines de parents, amis et élus étaient réunis.

"Nous n'avons cessé de nous battre pour sa libération, mais nous ne voyons toujours aucune lumière au bout du tunnel", ont-ils ajouté, avant d'inaugurer un grand panneau affichant les portraits de leur fille et de Jacques Paris.

Cécile Kohler, enseignante de lettres modernes, a été arrêtée lors d'un voyage avec son compagnon en mai 2022 en Iran et accusée d'"espionnage". Ils sont détenus à la prison d'Evin à Téhéran, et leurs familles n'ont que très peu de nouvelles lors d'appels téléphoniques qui ne durent que quelques minutes surveillés par les autorités.

Le couple est détenu - séparément - dans la section 209 de la prison d’Evin, l'une des plus dures avec des cellules sans fenêtre, selon la famille Kohler, qui réclame leur "transfert immédiat" vers le quartier des prisonniers politiques, "aux conditions moins inhumaines".

"Les informations qui nous parviennent sont alarmantes pour leur état de santé physique et psychologique", a expliqué à l'AFP Noémie Kohler, la soeur de Cécile, qui a pu brièvement s'entretenir avec elle dimanche au téléphone.

"On sait qu'ils n'ont droit qu'à trois sorties par semaine, qu'ils ne voient quasiment jamais la lumière du jour, et qu'ils dorment à même le sol, sans matelas", a-t-elle ajouté, précisant que leurs avocats n'avaient jamais été autorisés à leur rendre visite.

Un troisième Français, dont le nom n'a pas été rendu public, est également détenu en Iran, pays accusé de pratiquer une "diplomatie des otages" en arrêtant sans motif des Occidentaux pour s'en servir comme monnaie d'échange lors de négociations d'Etat à Etat. 

"La France ne doit pas céder à ces pressions tout à fait scandaleuses", a réagi Jean-Luc Romero-Michel, adjoint à la maire de Paris, également présent. "Ces personnes n'ont commis aucun délit, elles se sont tout simplement trouvées là au mauvais moment."

Le 17 octobre, le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a reçu les familles des trois Français et leur a assuré de la "mobilisation des autorités françaises pour obtenir leur libération immédiate".

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