Fin des fouilles du "cimetière" du tueur en série Émile Louis dans l'Yonne

Aucun reste humain mais une douzaine d'objets, une semelle de chaussure ou un vêtement ont été trouvés  après onze jours de fouilles dans l'Yonne du "cimetière" du tueur en série Émile Louis, qui ont pris fin vendredi, a indiqué le parquet, au grand dam...

De nouvelles fouilles dans le "cimetière d'Émile Louis" dans l'Yonne, près de Rouvray, le 25 septembre 2024 © JEFF PACHOUD
De nouvelles fouilles dans le "cimetière d'Émile Louis" dans l'Yonne, près de Rouvray, le 25 septembre 2024 © JEFF PACHOUD

Aucun reste humain mais une douzaine d'objets, une semelle de chaussure ou un vêtement ont été trouvés  après onze jours de fouilles dans l'Yonne du "cimetière" du tueur en série Émile Louis, qui ont pris fin vendredi, a indiqué le parquet, au grand dam des parties civiles qui exigent la poursuite des recherches.

Plus de quarante ans après les faits, ces fouilles visaient à retrouver les restes d'une possible huitième victime du meurtrier, décédé en 2013 à 79 ans: Marie Jeanne Ambroisine Coussin, disparue en 1975. Sa voûte crânienne avait été découverte en 2018 sur le site où les recherches viennent de se conclure. 

"Une douzaine d’objets ont été découverts, dont des emballages divers, une semelle de chaussure à talon, deux pièces de textile et un vêtement", a indiqué à l'AFP le procureur de la République à Auxerre, Hugues de Phily.

Ces objets "pourraient dater des années 70" mais nécessitent des analyses qui prendront "plusieurs semaines", selon lui.

"Aucun signe d'enfouissement associé au dépôt d'un corps, ni aucun corps ou partie de corps n'ont été retrouvés", a-t-il ajouté.

L'arrêt des fouilles, qui était prévu ce vendredi, a été vivement critiqué par les familles des victimes.

"Il faut continuer jusqu'à ce qu'on trouve", a estimé auprès de l'AFP Pierre Monnoir, président de l'association de défense des handicapés de l'Yonne (les victimes du tueur en série étaient des handicapées mentales). "Il y a des vêtements donc il y a des corps", croit-il.

"On veut que les fouilles se poursuivent", a abondé Didier Seban, avocat de la famille de Mme Coussin, disparue à environ 40 ans.

Aller jusqu'au bout

"Il faut donner des réponses aux familles", a-t-il estimé, jugeant que la découverte des vêtements n'était "pas anecdotique", d'autant plus qu'un nouveau témoin, qui n'avait jusqu'alors pas été entendu, s'est présenté spontanément pour désigner un endroit précis situé dans le site fouillé, où il a dit avoir aperçu "à plusieurs reprises" Émile Louis.

"Il faut vraiment aller jusqu'au bout. Les familles le méritent, celle de Mme Coussin et celles des cinq corps des victimes connues non encore retrouvés", a ajouté M. Monnoir, en référence aux cinq femmes, âgées de 15 à 27 ans, disparues entre 1975 et 1979, dont la dépouille n'a toujours pas été retrouvée.

"Et peut-être d'autres" victimes non encore connues du tueur en série, selon M. Monnoir.

"Aucune nouvelle campagne de fouilles n'est programmée pour le moment", a tranché le procureur, tout en soulignant "ne pas pouvoir exclure une reprise ultérieure des investigations permettant l'utilisation des techniques nouvelles de fouilles".

Les recherches concernaient environ 4 hectares de bois, situés à Rouvray, près d'Auxerre, un endroit autrefois désigné par Émile Louis comme lieu où il aurait caché des corps.

Ce n'est cependant pas dans cette zone, mais "dans un autre bois situé à 400-500 mètres", selon le parquet, que deux de ses sept victimes connues avaient été déterrées, au début des années 2000: deux femmes âgées de 18 et 21 ans, disparues en 1977.

Le tueur en série avait été condamné à la prison à perpétuité en 2004 pour la mort de sept femmes au total.

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