"Fier comme un paon", une marque engagée dans la mode raisonnée

Des vêtements en kit, qu’on assemble soi-même, pour un résultat sur-mesure et original, tout en faisant fonctionner l’économie régionale, c’est l’idée qu’a eue Laurent Bouten, en créant l’entreprise Fier comme un paon, à Tourcoing. Cette tendance slow-fashion s’inscrit dans une mode raisonnée, sans pour autant se ruiner.

"Fier comme un paon", une marque engagée dans la mode raisonnée

Parmi les tendances DIY (Do It Yourself) qui cartonnent, la couture est devenue un loisir à part entière. «Il faut faire sauter les barrières ! Non, la couture n’est pas un truc de mamie !» milite Laurent Bouten, fondateur de “Fier comme un paon”, créée en juin 2018 au CETI (Centre européen des textiles innovants). Avec deux grands-pères qui ont travaillé dans des filatures de Roubaix et de Tourcoing, Laurent Bouten perpétue à sa façon le savoir-faire régional. «Je voulais créer une entreprise dans le textile, mais de façon innovante. Pour être fiers de nos vêtements, il faut qu’ils soient en circuit court. Travailler sur la confection était indispensable», explique cet amoureux de la mode. Il imagine d’abord sept modèles (robes et tops femme). La cliente envoie ses mesures et reçoit sous dix jours un tutoriel pour coudre son vêtement pas à pas. Aujourd’hui, le site compte une trentaine de références pour femme, homme et enfant, avec 40 matières disponibles. “Fier comme un paon” se fournit en tissus auprès du grossiste belge Stragier, «une vraie référence dans le monde de la couture» selon Laurent Bouten. Les tissus arrivent chez la couturière déjà découpés, notamment parce que l’étape de la découpe est plutôt fastidieuse. «Ce qui est agréable dans la couture, c’est d’entendre sa machine tourner ! La cliente choisit elle-même son tissu et sa couleur, à ses mesures. Ce qui est dramatique dans la standardisation, c’est que nous devons rentrer dans le vêtement alors qu’on veut plutôt l’inverse ! On crée un patron à la mesure de la cliente, on découpe le tissu ici à Tourcoing et on envoie toutes les pièces avec le fil et un tutoriel.»

Susciter des
vocations

Issu d’une formation marketing et ancien directeur marketing chez Motoblouz, Laurent Bouten a lancé sa propre structure en juillet dernier.

Si la débutante s’y retrouve avec les explications données, l’experte prend aussi du plaisir à mettre la main à la pâte, et à des prix très raisonnables : à partir de 45 € pour une robe, 30 € pour un sweat enfant, 25 € pour un top. «Nous ne sommes pas dans le fonctionnel mais dans l’épanouissement. Ce qui m’intéresse, c’est la coconstruction avec la cliente», poursuit le créateur qui teste actuellement trois formules pour accélérer la croissance de son entreprise : les ateliers en partenariat avec “Mon bar à couture” à Wazemmes ; les ateliers avec des ambassadrices (sur le même principe que les vendeuses à domicile indépendantes) et les ateliers événementiels en propre dans plusieurs villes de France, à l’image de ce que “Fier comme un paon” a déjà pu réaliser aux TechShop – Ateliers Leroy Merlin de Lille. Laurent Bouten espère réaliser une quinzaine de commandes d’ici un an, pour un effectif de trois à quatre salariés.