Faure dévoile une ébauche de programme pour le PS, ses opposants tentent de s'organiser

En campagne pour un quatrième mandat à la tête du Parti socialiste, Olivier Faure doit esquisser samedi à Toulouse les premières lignes d'un programme pour 2027, alors que les manoeuvres internes s'accélèrent...

Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure, le 20 février 2025 à l'Elysée, à Paris © Ludovic MARIN
Le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure, le 20 février 2025 à l'Elysée, à Paris © Ludovic MARIN

En campagne pour un quatrième mandat à la tête du Parti socialiste, Olivier Faure doit esquisser samedi à Toulouse les premières lignes d'un programme pour 2027, alors que les manoeuvres internes s'accélèrent à trois mois du congrès de Nancy.

Son "tour de France" s'achève dans la ville rose. Au-delà du symbole, le patron des socialistes pose un nouveau jalon sur le long chemin censé ramener son parti au premier plan.

Après une série de réunions publiques débutée en décembre, de Douai à La-Seyne-sur-Mer, l'heure est à la "grande restitution" de cette opération "d'écoute des citoyens" baptisée "Notre France: parlons-en!", explique le PS.

L'occasion donc pour M. Faure d'indiquer ce qu'il retient de ces rencontres, non pas avec des militants acquis à sa cause, mais avec des panels de vrais Français souvent désabusés - sélectionnés par une agence de conseil.

Une tournée "à portée de baffes", selon ses propres mots, qui lui a renvoyé en pleine face le rejet généralisé de la classe politique et certaines préoccupations quotidiennes à mille lieux de l'actualité médiatique, assure son entourage.

Les "premiers enseignements" qu'il en tirera serviront à "structurer le projet des socialistes", dont "une première version sera présentée à la fin de l'été", ajoute le PS.

Entretemps, M. Faure doit pourtant remettre en jeu son mandat de premier secrétaire lors du congrès de Nancy, du 13 au 15 juin. Mettrait-il la charrue avant les boeufs ?

"Non, on n'enjambe pas le congrès", assure un membre de la direction, pour qui le parti "n'a pas le luxe de s'arrêter pendant trois mois pour se recroqueviller sur lui-même". Toulouse doit donc être "une première étape dans l'engagement d'un travail politique, de préparation de notre programme pour 2027".

Et peut-être au passage un moment de vérité pour Olivier Faure, qui devrait donner une "dimension personnelle" inédite à son discours de clôture, prévient une de ses proches.

Les concurrents se bousculent

Nouveau registre et nouvelle carte dans le jeu du favori de l'instant, déjà fort de quelque 3.000 soutiens, signataires cette semaine d'une tribune dans Libération.

Mais la partie est encore loin d'être gagnée, car les concurrents se bousculent. Avant l'étape des candidatures, cinq autres contributions sont annoncées, en particulier celle du chef du groupe PS à l'Assemblée Boris Vallaud, convoité par tous les autres prétendants.

Plus en marge, l'aile gauche constituée autour des partisans de la censure du gouvernement Bayrou s'est lancée cette semaine, tandis que les députés Jérôme Guedj et Philippe Brun ont décidé de "fusionner" dans un "texte commun".

Le rapprochement est plus incertain entre les finalistes du dernier congrès de Marseille: d'un côté les fidèles de François Hollande regroupés autour de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy, de l'autre un courant emmenée par l'édile de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, avec notamment l'appui de Carole Delga.

Ironie du calendrier, pendant que M. Faure s'exprimera dans sa capitale régionale, la présidente d'Occitanie retrouvera l'ex-chef de l'Etat près de Rennes, à Liffré, fief du Breton Loïg Chesnais-Girard.

Evénement auquel participeront aussi l'ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve (qui a quitté le PS) et l'eurodéputé Place publique Raphaël Glucksmann, qui a conduit les socialistes à la troisième place des européennes sans être membre du parti.

Soit deux personnalités identifiées comme des recours potentiels pour la prochaine présidentielle, sur une ligne sociale-démocrate en rupture avec la stratégie d'alliance jusqu'à La France insoumise de Jean-Luc Mélenchon. Un choix dont M. Faure cherche désormais à se départir, et que ses opposants ont bien l'intention de lui faire payer.

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