Faites entrer plus de lumière dans votre intérieur !
En ces temps souvent gris, qui n’a pas rêvé d’avoir plus de lumière dans son logement ? Et sans effectuer des travaux colossaux ? Espaciel, une jeune start-up de la ruche d’Hellemmes, a trouvé une idée ingénieuse : un déflecteur de lumière qui, en deux coups de perceuse, vient pallier le manque de luminosité.
Plus de 21% des Français estiment que leur logement est trop sombre. Espaciel veut pallier ce manque – encore plus marqué dans la région – en «rendant la lumière du soleil accessible à tous» grâce à un dispositif innovant d’éclairage naturel. Alors qu’un miroir classique réfléchit entre 30 et 40% de lumière naturelle, la surface miroir du déflecteur d’Espaciel présente un coefficient de réflexion de plus de 92%. Par temps clair, il augmente de 50% le flux de lumière qui traverse une fenêtre existante, et par temps couvert, jusqu’à 10%. Horizontal ou vertical, il peut être installé n’importe où sur l’entourage d’une fenêtre, à l’intérieur comme à l’extérieur. «Il n’y a aucun risque d’incendie puisque les rayons repartent de façon parallèle. C’est un halo lumineux qui est rediffusé dans la pièce», explique Jérémie Marti, chargé d’affaires. Des pivots réglables permettent d’ajuster l’angle de redirection de la lumière d’un simple geste. Vendu sous forme de kit prêt à poser, le déflecteur est fourni en dimensions standard (de 60 à 180 cm) ou sur mesure et s’installe très facilement : nul besoin d’être un bricoleur averti ! Le modèle standard coûte 500 €, soit dix fois moins que l’agrandissement d’une fenêtre. Gain de luminosité certes, mais aussi économie sur la facture ! Le déflecteur permet un gain de 15 minutes d’éclairage par jour, soit une économie de 90 heures sur une année ! «Nous livrons en quatre semaines dans la région, mais aussi en France, en Belgique et au Luxembourg», poursuit Jérémie Marti, sans cacher l’ambition de la TPE de s’ouvrir encore plus à l’international dans les années à venir.
Made in Nord-Pas-de-Calais. Assemblé dans l’atelier de la ruche d’Hellemmes, le déflecteur est réalisé en Europe, avec 70% des composants issus d’industriels régionaux. Entièrement métallique, composé d’aluminium, recouvert d’une pellicule d’argent et d’un revêtement de protection anti-rayures en céramique, le déflecteur semble résister à tout. Sa durée de vie est estimée à plus de dix ans en extérieur (il a même été testé en soufflerie avec un vent supérieur à 140 km/heure !). Et, cerise sur le gâteau, il est 100% recyclable. Il n’utilise aucun consommable et, en fin de vie, chaque élément peut être réinjecté dans une filière de traitement.
R&D et brevets. Plus de deux ans et demi de recherche et développement ont été nécessaires à la réalisation du déflecteur. C’est un appartement parisien mal éclairé qui a donné la puce à l’oreille à Alexi Hervé : ingénieur de formation, il a aménagé un réflecteur au pourtour des fenêtres. Après plusieurs prototypes, de nombreux brevets déposés et un budget d’un million d’euros, le déflecteur a été officiellement lancé sur le marché à l’occasion du salon H’Expo en septembre dernier à Lille Grand-Palais. Car s’il est possible de monter seul le déflecteur, le produit est aussi adapté au monde du bâtiment. Espaciel en a installé deux au sein de la coopérative Baraka à Tourcoing. Autre entreprise à avoir adopté le produit : Rabot Dutilleul. En juin 2013, Espaciel devient lauréat du premier appel à projet «Smart Building» lancé par le Territorial Innovation Accelerator, une démarche initiée par Véolia environnement, Orange et Rabot Dutilleul pour soutenir l’innovation des start-up régionales. «Dans plusieurs opérations de rénovation, les bâtiments sont isolés mais l’épaisseur d’isolant empêche la lumière de rentrer. Le déflecteur complète l’installation», explique Jérémie Marti. Espaciel travaille aussi en collaboration avec des architectes. Une centaine de déflecteurs Espaciel sont installés en France, en Belgique et au Luxembourg, notamment sur des maisons pilotes basse consommation. Les quatre salariés actuels seront bientôt rejoints par deux personnes en décembre, avec un objectif de dix d’ici trois ans.