FACE toujours au chevet du Calaisis

Dans un contexte de forte pression budgétaire, le club Fondation agir Contre l'exclusion Calaisis (FACE) enregistre une hausse d'activité et tire son épingle du jeu sur un territoire qui enregistre toujours de nombreuses exclusions. L'assemblée générale du 14 avril dernier a fait le point sur cinq ans d'activité.

« Eric Lelieur, président de FACE Calaisis lors de l'assemblée générale du 14 avril dernier ».
« Eric Lelieur, président de FACE Calaisis lors de l'assemblée générale du 14 avril dernier ».
CAPresse 2015

Eric Lelieur, président de FACE Calaisis, lors de l'assemblée générale du 14 avril dernier.

 

C’est la cinquième assemblée générale de FACE Calaisis. Destinée à soutenir les populations les plus éloignées de l’emploi, l’association est d’abord un club d’entreprises fort de 62 sociétés partenaires, rappelle Eric Lelieur, président du Club depuis l’origine et chef d’entreprise à Guînes. Dans les locaux du siège d’Eurotunnel (qui compte deux administrateurs) à Coquelles, le président de Face a tenu des propos sans équivoque : “Souvent, nous sommes déçus par certaines collectivités qui ne se sentent pas impliquées par des thématiques fondamentales comme l’exclusion.” A ce manque d’implication, financière surtout, FACE dit être présente à travers sept actions (dont un parcours d’accompagnement à l’emploi) et avoir touché plus de 500 personnes en 2014 à l’aide de 213 entreprises impliquées et une centaine d’offres d’emploi gérées. Face Calaisis indique avoir mis 31 personnes en situation de travail et fait visiter 127 entreprises. Pour ce faire, et malgré la plainte de son président, les moyens ne semblent pas avoir manqué : son budget annuel est ainsi passé de 331 000 euros en 2013 à 451 000 euros l’an dernier. Le Club dispose aujourd’hui de 11 salariés (dont certains sont mis à disposition par des collectivités ou administrations ). Ses subventions devraient suivre la même tendance : de 395 000 euros en 2014, elles devraient se chiffrer à 431 000 euros cette année.

Faire bouger les lignesEn cinq ans d’existence, Face Calaisis aura touché plus de 5 000 personnes, démontrant ainsi son utilité sur le territoire. Et ne renonce pas à intervenir là où les pouvoirs publics n’iraient pas : “si on peut faire sans nous, tant mieux ; mais on ira là où se trouve l’exclusion. C’est à dire partout” a surenchéri son directeur, François Cordier. Zone Marcel-Doret, le Club soutient la ressourcerie avec qui il partage la ressource humaine. “Notre objectif est de faire bouger les lignes” : microcrédit social, éducation populaire à l’économie des ressources en énergie et en eau. “On obtient de très bons résultats avec les familles en difficulté“, explique une médiatrice sociale. Autre thématique abordée lors de l’assemblée générale, celle des migrants “légaux” : FACE est allé chercher des fonds européens pour soutenir l’intégration des primo-arrivants sur le territoire. “Nous ne parlons pas des migrants qui veulent passer en Grande-Bretagne“, précise François Cordier, au moment où le centre d’accueil de Marck tourne à plein régime avec plus de 1 000 personnes établies. Calais compte actuellement plus de 16% de chômage (16,2% au troisième trimestre 2014, en hausse de 0,5% sur les neuf premiers mois). Après un recul les six premiers mois de 2014, le nombre de demandeurs d’emploi est reparti à la hausse. La ville se classait 6e, dans le peloton des villes les plus touchées par le chômage.

Morgan RAILANE