Explication de texte de la SNCF à la région
Lors de la dernière session du conseil régional de Picardie, les responsables de la SNCF ont été sommés de fournir des explications et surtout d'apporter des solutions à la mauvaise qualité de service, que subissent les usagers picards.
Il a fallu une certaine dose de courage à Alain Le Vern, directeur général du TER à la SNCF, pour venir affronter les élus picards dans leur enceinte régionale et ce, entre deux tours d’une élection départementale où les uns et les autres étaient mobilisés.
L’occasion était trop belle, pour les élus régionaux de faire feu de tout bois contre la SNCF, coupable selon eux de nombreux dysfonctionnements constatés ces dernières semaines.
Devant un parterre de responsables d’associations d’usagers, invités pour l’occasion, les responsables politiques de tous bords en ont profité pour décliner tous leurs griefs : trains en retards, dessertes annulées, rames bondées, pannes à répétition…
Certains élus, eux-mêmes utilisateurs réguliers du train, n’hésitant pas à faire un inventaire à la Prévert des anomalies constatées et allant même jusqu’à pointer parfois le manque de professionnalisme de la SNCF.
Venu accompagné de Jacky Lion, son nouveau directeur régional fraîchement nommé, Alain Le Vern ne s’est pas caché derrière son petit doigt et l’a reconnu : « La qualité ferroviaire sur le réseau picard, déjà mise à mal par le lancement du cadencement, s’est littéralement effondrée depuis le début de cette année. »
Un plan d’urgence
Et de pointer « des fragilités » pour « un constat rude » de la SNCF en Picardie : « Le centre de maintenance du Landy, en région parisienne, n’arrive pas absorber toutes les pannes du matériel utilisé par le réseau régional. Par ailleurs, la conception du service annuel et l’augmentation des crochets courts à la gare du Nord, à Paris, ont des conséquences néfastes sur la ponctualité des trains. De plus, nous constatons une absence de personnel de conduite à certaines périodes. Et il faut ajouter à cela l’augmentation des violences et l’activation du plan Vigipirate, qui prévoit l’intervention des services de déminage, pour tout colis suspect. »
Mais, le directeur général du TER n’est pas venu les mains vides à Amiens et, loin de se contenter d’énumérer les raisons des dysfonctionnements, il annonce « un plan d’urgence » et « une mobilisation générale » pour la Picardie.
Ceci en faisant jouer la solidarité inter-régionale, afin d’affecter ponctuellement des moyens d’autres régions. Il prédit même : « Un retour progressif à un service normal, d’ici la fin de ce mois d’avril. »
Les principales mesures annoncées concernent le recrutement de nouveaux conducteurs, dès maintenant, mais également la réalisation de travaux de réfection d’infrastructures la nuit. Afin de perturber le moins possible le trafic ferroviaire. Alain Le Vern signale enfin le lancement d’une étude