Expériences et Grand-Nord

Après Dominque Bur qui a achevé sa carrière par trois années dans la région, celle-ci accueille son nouveau préfet, Jean-François Cordet. Rencontre et premiers échanges avec la presse.

« jean-François Cordet, nouveau préfet du Nord-Pas-de-Calais depuis quelques jours ».
« jean-François Cordet, nouveau préfet du Nord-Pas-de-Calais depuis quelques jours ».
CAPresse 2014

Jean-François Cordet, nouveau préfet du Nord-Pas-de-Calais depuis quelques jours.

Il a remplacé le doyen du corps préfectoral, Dominique Bur, parti rejoindre un cabinet de consultants internationaux spécialisé dans les institutions publiques. Jean-François Cordet est le nouveau préfet de la région Nord-Pas-de-Calais. Ultra-marin né à Hanoï en 1950, énarque (promotion Pierre Mendès France sous Giscard), juriste (à la Sorbonne), le nouveau préfet vient de Picardie, il a des grands-parents originaires du Nord. Avec la réforme territoriale qui s’annonce, ça tombe bien.

Jean-François Cordet a été en poste au Sénégal (dans la coopération sanitaire en 1985/1986) et en Guyane (préfet de région 1992/1995) et a suivi de près les questions migratoires et ultra-marines grâce à une première expérience comme directeur de cabinet du directeur des territoires d’Outre-mer (TOM) en 1979, puis comme conseiller technique au secrétariat d’Etat au TOM (1983). Dans la région (et plus particulièrement sur la Côte d’Opale), il pourra s’occuper des questions migratoires en s’appuyant sur son parcours de directeur de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (OFPRA) entre 2007 et 2012. Il souhaite délocaliser les demandes au niveau local. Jean-François Cordet a également été préfet de Seine-Saint-Denis au moment des violences urbaines de 2005 : «J’ai appris beaucoup de choses. Le département, c’est un tiers de population dont les grands-parents sont français, un tiers naturalisés et un dernier tiers qui sont des étrangers réguliers. C’était un passage tumultueux avec l’Etat.»

Seine-Nord présenté à Bruxelles en février 2015Préfet de Meurthe-et-Moselle, de l’Aisne puis de Picardie, il n’ignore rien du projet phare qu’est le canal Seine-Nord. Il a rappelé les engagements qu’il a trouvés à son arrivée : «Le projet est passé d’un partenariat public/privé à une maîtrise d’ouvrage publique. La variante financière, c’est la diminution de 600 millions d’euros. Ce sera 6 milliards d’euros en tout. Le dossier est bien accueilli par l’Europe avec ses tracés modifiés.» La répartition budgétaire pourrait faire contribuer le Nord-Pas-de-Calais pour 500 millions, la Picardie pour la même somme et l’Etat pour 1 milliard d’euros. Resteraient 4 milliards à aller chercher à Bruxelles. Il faudra probablement de la marge pour négocier un tel financement. La version finale du projet devra être présentée avant la fin du mois de février 2015.